Décryptage
Poêles à bois : chaud dedans !
Outre la douce chaleur qu’il diffuse dans la maison, le poêle à bois possède un charme fou. Rétro ou moderne, il en existe pour tous les intérieurs. Mais comment faire le bon choix ?
Contrairement à une cheminée ouverte, le poêle à bois est un vrai moyen de chauffage. Une grande partie des calories produites par la combustion sert réellement à chauffer la maison. Bien sûr, tous les modèles n’offrent pas la même efficacité. Leur rendement et leur puissance doivent être dimensionnés par rapport à l’habitation à chauffer. Un chauffagiste ou un cheministe sera à même d’identifier la puissance nécessaire selon le volume à chauffer, la configuration de la pièce et la qualité de l’isolation du logement.
RENDEMENT, PUISSANCE ET MATÉRIAUX
Le rendement d’un poêle est le rapport entre l’énergie qu’il produit et celle qu’il consomme. La combustion n’étant jamais complète, il ne peut pas atteindre 100 %. Mais un rendement de 70 % est correct, celui de 85 % est excellent. Mieux vaut choisir un petit appareil qui tournera à plein régime plutôt qu’un grand qui fonctionnera à sousrégime, perdra en qualité de combustion et consommera plus de bois. De même, au niveau de la puissance, inutile d’investir dans un poêle de plus de 11 kW si la surface à chauffer est petite. On compte en moyenne 0,1 kW/m² pour un logement bien isolé avec une hauteur sous plafond de 2,5 mètres. L’air doit pouvoir bien circuler dans la pièce. Il faut donc prendre en compte la présence de portes et de murs épais. •••
Niveau matériaux, la fonte et l’acier tiennent le haut du pavé. Un poêle en acier monte plus vite en température et chauffe rapidement la pièce. Un poêle en fonte met plus de temps à emmagasiner les calories, mais les restitue par rayonnement (la chaleur se transmet aux parois du poêle mais aussi au bâti, puis les murs la restituent), ce qui procure une chaleur douce très agréable. On utilise plutôt un appareil en acier pour chauffer une résidence secondaire qui a besoin d’un coup de chauffe immédiat, ou pour un besoin ponctuel. Tandis qu’un poêle en fonte peut faire office de chauffage principal ou d’appoint sur la durée. On trouve aussi des poêles de masse, intégralement constitués de matériaux à accumulation : stéatite, argile, brique réfractaire, pierre. Ils produisent de la chaleur non pas par convection, mais par rayonnement, c’est-à-dire lentement et de façon continue. Leur poids très important (entre 500 kg et 6 tonnes) leur permet de stocker la chaleur, puis de la diffuser. Le principe est basé sur trois heures de chauffe pour 24 heures de restitution. Utilisant la technique de la post-combustion, ils offrent un bon rendement et une autonomie importante. La taille du foyer est également un critère important, car plus le bois est coupé court, plus il est cher. Cet élément détermine aussi l’autonomie du corps de chauffe. Pour la qualité de la combustion et donc la performance de l’appareil et son impact écologique, mieux vaut avoir un feu soutenu dans un petit foyer qu’un feu au ralenti dans un grand foyer, qui générera des suies et encrassera le conduit.
CONTRAINTES D’INSTALLATION
Lorsqu’on installe un poêle, il est indispensable d’avoir une arrivée d’air frais afin de renouveler l’air intérieur brûlé pendant la combustion dans le foyer. Cette arrivée d’air est le plus souvent indirecte, placée dans le sol, le mur ou le videsanitaire. Elle est dotée d’une grille de 10 cm de diamètre, que l’on ouvre lorsqu’on fait du feu et que l’on referme ensuite. Pour un poêle suspendu, l’arrivée d’air doit être placée à moins de 4 mètres du poêle. Sinon, il conviendra d’ouvrir le sol pour en créer une. Un poêle étanche peut être installé à différents emplacements de la maison, car la prise d’air est directement raccordée au poêle. La plupart des maisons anciennes possèdent déjà un conduit de cheminée. Mais celui-ci est souvent trop petit pour répondre aux normes actuelles. Il est possible de l’éventrer pour y insérer un conduit Poujoulat. Si la maison est dépourvue de conduit, il faut alors en créer un. Pour que la chaleur soit bien répartie, un poêle à bois doit être positionné au centre de l’habitation, ce qui peut parfois s’avérer problématique pour les pièces situées à l’étage. Le conduit doit obligatoirement dépasser du toit de 40 cm. Si le poêle est adossé à un mur, ce qui est souvent le cas, le matériau du mur doit être classé M0 (anti-feu) ou A1 pour la norme européenne. À part la pierre et la brique plâtrière, tous les matériaux sont combustibles. Il faut alors recouvrir le mur d’une protection en métal ou en pierre de parement, ou encore d’une plaque de plâtre M0.