AU-DESSUS DU VOLCAN
Au nord de la chaîne des Puys, trois architectes ont créé un hameau d’hébergements éco-responsables sur une friche à l’abandon. Cabanes, tipis et bâtiments collectifs renouvellent un art de vivre avec la nature.
Des cabanes de bois à flanc de volcan, quelques tipis et un grand bâtiment moderne comme suspendu dans le ciel bleu, le tout relié par des sentiers de copeaux de bois et des passerelles surélevées. Le Bois Basalte, à Manzat, en terre de Combrailles, est le rêve devenu réalité de trois jeunes architectes d’origine auvergnate. Une ancienne carrière de basalte, la roche volcanique du pays, a servi de base à cette éco-construction. À grands coups de serpe, de scie et de marteau, Mathilde Richard, Sébastien Gardarin et Julien Peltier ont conçu « des espaces ludiques et originaux » à 900 mètres d’altitude.
De la carrière, il ne reste que quelques vestiges exploités au maximum : le bâtiment de la table d’hôtes sur les murs de soutènement du concasseur, le sauna et le bain norvégien dans le transformateur électrique et dans l’ancienne réserve d’eau. Les cabanes, quant à elles, ont la fraîcheur scandinave et l’épure japonisante. Très simples, pour deux ou quatre personnes, elles sont comme des rêves d’enfant en pleine nature, avec vue sur la belle chaîne des Puys. Le bois, issu du défrichage du terrain, traité • • •
de différentes manières (brûlé, déchiqueté, brut très clair), donne du relief et apporte des nuances de couleur. La source d’eau potable de Sauterre alimente le site tandis que deux bâtiments techniques centralisent la consommation d’énergie. La nuit, les parois translucides en polycarbonate transforment les cabanes en lanternes géantes.
Mathilde, Sébastien et Julien ont dessiné les plans puis construit le site, aidés par des amis charpentiers pour les plus gros travaux. Ensemble, ils gèrent Le Bois Basalte, préparent dans des paniers les petits déjeuners et les pique-niques avec des produits locaux, entretiennent le bâtiment des douches et de la grande cuisine où chacun peut venir cuisiner. En accord avec leurs idéaux, ils aiment vivre dans la nature, voir les cabanes sous la neige, crapahuter, rester discrets et accueillir les hôtes, été comme hiver. La déco ? Ils sourient. Ils ont fait simple, disent-ils. On comprend que l’architecture prime, et pourtant on apprécie leurs choix, délicats : le linge aux couleurs vives, la vaisselle blanche toute simple, le mobilier modulable qu’ils ont réalisé sur mesure. Leur façon d’aller à l’essentiel est éthique et devient esthétique. La déco, qui joue sur l’espace et la lumière, fait sens. Dans cet univers, les enfants gambadent, les adultes se reposent, et l’énergie des lieux ressource.
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Des rideaux opaques délimitent les deux
espaces des chambres : d’un côté les parents, de l’autre les enfants. Le jour, ils restent ouverts et agrandissent l’espace, le soir, tout le monde est tranquille.
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Le Bois Basalte peut être privatisé pour des groupes de quinze à trente personnes. La longue
table à manger du bâtiment d’accueil prend alors des airs de fête. Les tabourets en métal noir ont été découpés au laser pour dessiner des formes de branchages.
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