DORMIR SUR LE NIL
Remontez le cours du temps en suivant celui d’un fleuve mythique. Avec la plus formidable des machines à voyager dans l’Histoire : une paisible dahabieh de la compagnie Nour el Nil.
Seuls sur l’eau. Nous voguons à notre rythme, dans la sérénité la plus absolue, pour profiter de cette croisière entre Louxor et Assouan, l’une des plus belles régions du pays. Sur le pont du Méroé, notre embarcation, les paysages défilent à la vitesse de la brise qui gonfle les voiles. Lentement. Le lieu est idéal pour profiter du voyage : près de
400 m2, largement ouverts sur l’extérieur, un observatoire privilégié tout au long du voyage. C’est aussi là que les grandes tablées sont dressées à chaque repas, là, enfin, que tous se remémorent les merveilleuses découvertes de la journée.
Éléonore Kamir, notre hôte, est la première à avoir réhabilité ces dahabiehs traditionnelles en bateaux de croisière. Ces voiliers assez longs (plus d’une trentaine de mètres) et très larges (environ sept mètres) possèdent un tirant d’eau très faible. Si la brise se fait trop légère, un petit remorqueur peut alors prendre le relais, avant de déposer le bateau dans un refuge calme et retiré dont Éléonore a le secret. En six jours et cinq nuits, elle offre un riche aperçu des trésors de l’Égypte éternelle. Sans oublier la vie locale, la faune et la flore que le rythme paresseux • • •
du navire nous permet d’admirer en continu. Les petits voyageurs n’oublieront pas cette partie de foot improvisée avec les membres de l’équipage, pas plus que cette incroyable soirée autour du feu, rythmée par les chants et les danses des matelots. Première journée, premier choc : le temple d’Esna, en partie enterré, qui se dresse en contrebas de la ville, et qui sera le support de notre premier cours de hiéroglyphes.
Nous poursuivons notre route au fil du Nil. Dîner traditionnel sur le pont et sous les étoiles avant une nuit salvatrice dans le calme des spacieuses cabines. Toutes donnent sur l’eau par de larges fenêtres, et chacune a été décorée avec soin. Frais et reposés, nous attaquerons chaque étape avec la même curiosité. El Kab, Edfou ou Kom Ombo, les temples nous révèlent tour à tour leurs secrets. La plupart ont été édifiés avec les pierres éclatantes provenant du Djebel Silsileh. Situé entre deux chaînes de montagnes, à l’endroit où le fleuve est le plus étroit, il abrite des carrières remarquables, célèbres depuis l’Antiquité. Mais c’est sans doute notre marche dans le désert, à travers les dunes, qui marquera le plus nos mémoires. Des paysages uniques s’offrent à nous dans le soleil couchant. Le vent qui nous rafraîchit ne nous souffle qu’un seul nom : Hâpy. C’est le nom du dieu du Nil, plus que jamais synonyme de bonheur.
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Le rythme paresseux du navire permet d’admirer en continu la vie locale, la faune et la flore du Nil.
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