Chiner avec… Caroline Loeb, artiste inclassable
CAROLINE LOEB A LE GOÛT DE LA BROCANTE DEPUIS SA PRIME JEUNESSE. L’ARTISTE AUX MILLE ET UNE VIES – STYLISTE, CHANTEUSE, ACTRICE, METTEUSE EN SCÈNE… – N’A JAMAIS CESSÉ SA QUÊTE DU COUP DE COEUR.
D’OÙ VOUS EST VENU LE GOÛT DE CHINER ?
J’ai vraiment commencé en sortant du Palace (célèbre boîte de nuit parisienne, NdlR), au début des années 1980. Vers 5 heures du matin, nous allions en bande aux puces de Saint-Ouen, pour les fripes. À l’époque, c’était extraordinaire : vous trouviez des choses géniales des années 1930 à 1950.
AVEZ-VOUS UNE ATTIRANCE « INNÉE » POUR LE BEL OBJET ?
J’ai toujours aimé ce qui a de la personnalité et ne ressemble à rien d’autre… les gens comme les lieux ou les objets. Cela vient peut-être de mes lectures d’enfant. Il y avait chez nous des livres sur l’art brut, la maison Picassiette, le facteur Cheval… qui me faisaient complètement rêver.
QUEL EST VOTRE TERRAIN DE CHASSE FAVORI ?
Je vais souvent chiner avenue de Flandres, à Paris, ou autour des Buttes-Chaumont. Sinon, j’ai une amie, Sophie Lescot, qui vend des objets ramenés d’Inde. Elle était propriétaire d’un hangar, dans le 20e arrondissement, Le Bateau de Safran, aujourd’hui fermé. Mais elle possède encore de beaux trésors cachés et peut recevoir sur rendez-vous (tél. : 06 08 17 19 00). Et je suis dingue des vide-greniers : quand je pars en tournée, je regarde s’il y en a sur la route, je fais des petits détours ; à la campagne, dans l’Oise, j’en fais plusieurs le dimanche. C’est tout un monde poétique, la brocante !
QUEL GENRE D’ACHETEUSE ÊTES-VOUS ?
Je fonctionne au coup de coeur. Je rentre souvent avec des objets dont j’ignore ce que je vais faire. Ma devise serait : « On ne cherche pas, on trouve! » Et puis, un ou deux ans plus tard, je découvre enfin où les mettre. Que ce soient du carrelage, des meubles, des nains de jardin… tout m’amuse!
UNE TOQUADE?
J’adore la vaisselle. Ce qui est problématique aujourd’hui, parce que j’ai de quoi recevoir un
« C’est tout un monde poétique, la brocante ! »
régiment… ce qui n’est pas encore arrivé à la maison ! Je suis folle de couleurs. Je peux acheter un plat, des verres, des assiettes rien que pour cela. Heureusement qu’il m’arrive d’en casser ! Ça évite d’accumuler.
AVEZ-VOUS UNE RÈGLE D’OR ?
J’aime bien dénicher des pièces peu coûteuses. Les brocantes dites professionnelles m’intéressent beaucoup moins, comme la valeur marchande des choses. L’objet le plus cher que j’ai pu acquérir, il y a quelques années, c’était un très joli cache-pot Napoléon III, vendu une centaine d’euros.
QUEL EST VOTRE OBJET FÉTICHE ?
Il y en a tellement ! Un kilim sublime avec des couleurs hallucinantes déniché à Bruxelles – le paradis sur Terre pour les amoureux de la chine – me vient néanmoins à l’esprit. Il y a aussi un incroyable miroir rond avec des motifs d’oiseaux incrustés dans le mercure acheté à Paris pour trois fois rien, que j’ai installé au-dessus d’une cheminée recouverte de mosaïques des années 1920 originaires d’Inde.
Issue d’une famille esthète et littéraire, grande voyageuse, Caroline Loeb a affûté son goût pour les objets chinés.