Esprit cabane chic dans le Morvan

DANS LE MORVAN, JURRIAAN ET ELLY ONT AGRANDI LEUR PROPRIÉTÉ EN CRÉANT UNE MAISONNETTE À PARTIR DE MATÉRIAUX D’OCCASION, DE TROUVAILLES RÉTRO ET D’OBJETS RÉCUPÉRÉS. EFFICACE ET EXEMPLAIRE.

Elle s’appelle La Maison Perdue, mais ce pourrait être La Maison Cachée. Niché dans la verdure, ce cottage est une retraite rêvée, au coeur d’une campagne paisible. Composante d’une maison d’hôtes, il fait la fierté de son propriétaire Jurriaan, journaliste culinaire, qui a construit cette annexe de A à Z avec l’aide de sa compagne Elly, cuisinière. Conquis depuis longtemps par la France – et le Morvan en particulier –, ces deux Néerlandais ont acheté en 1998 une grande et vieille demeure avec l’idée de s’y installer plus tard et, en attendant, d’y passer leurs vacances. Bien qu’en granit robuste, elle avait souffert d’être restée inhabitée pendant quinze ans, et le toit était dévasté, conséquence d’un orage de grêle.

DONNER UNE SECONDE VIE

Jurriaan et Elly ont passé les sept premiers étés à tout réparer de leurs mains, excepté la toiture, en utilisant des matériaux provenant de magasins d’occasion. Des étables, ils ont fait un bistrot, où ils reçoivent ; de l’ancien grenier à foin au-dessus, leur logement. Une fois le potager, le poulailler et la pâture pour les poneys ajoutés, il restait encore de la place sur les 2 hectares de terrain. Qu’en faire ? C’est à Amsterdam, chez Van Dijk & Ko, grand entrepôt et caverne d’Ali Baba pour amateurs de vintage et de matériaux recyclés, que Jurriaan a eu une révélation en découvrant une véranda venue de Hongrie qui l’a immédiatement séduit. Il l’a achetée, démontée, a numéroté toutes les pièces : direction le Morvan. « Chaque fois que nous allions en France, j’emportais des morceaux dans ma remorque, dit-il. Le transport terminé, j’ai tout étalé sur la pelouse et j’ai remonté la véranda. » Il ne restait plus qu’à lui adjoindre un petit pavillon, que notre bricoleur accompli a construit et aménagé lui-même – toujours à partir de matériaux de récupération, trouvés sur les marchés aux puces et même dans les décharges d’encombrants. Ainsi est née La Maison Perdue, modèle de simplicité et refuge cosy sur son terrain clos.

Couleurs, motifs, époque et influences… un seul fil conducteur : le coup de coeur.

Simplicité et authenticité caractérisent ce cottage posé dans un cadre champêtre.

Sur la façade est, la véranda en provenance de Hongrie (page ci-contre), achetée à Amsterdam, transportée et remontée pièce par pièce par Jurriaan, est à l’origine de La Maison Perdue. Il y a ajouté un carrelage trouvé dans une vieille ferme. Côté sud, un porche étroit permet lui aussi de profiter du soleil.

La Maison Perdue dispose d’un terrain clos et privé – une partie des 2 hectares de la propriété –, un jardin nature où l’on a plaisir à déjeuner en plein air, les pieds dans l’herbe. Mobilier et parasol achetés dans une brocante.

Dans la cour, Elly et Jurriaan posent sur leur « vieille » 4L, verte comme il se doit. Chez eux, on vit un peu comme à la ferme, entouré d’animaux : des poneys, des chats, des chiens et, bien sûr, des poules pour se régaler d’oeufs frais.

Aucune brocante, aucun marché aux puces ou vide-greniers n’échappe à la visite des propriétaires, comme en témoignent les objets qu’ils ont choisis : vaisselle, verrerie et même la vasque anglaise convertie en évier surmontée par une robinetterie ancienne récupérée.

Un buffet ancien datant du début du xxe siècle habille la cuisine. Acheté dans une brocante aux PaysBas, il a été recouvert d’une plaque en zinc et percé pour recevoir la vasque en faïence qui fait office d’évier. Vaisselle chinée.

Sous le toit d’ardoises, la chambre affiche la même tonalité gris-bleu que le reste de la cabane. Difficile de faire plus simple : une chaise en bois en guise de chevet, un banc et, pour filtrer la lumière du vasistas, un torchon de cuisine rustique.

Une petite salle d’eau a été aménagée dans un ancien guichet d’une scierie de la région, ajouté sur le côté de la maison. La plupart des matériaux viennent de boutiques d’occasion, tout comme les meubles du coin salon dont le divan en fer, qui peut servir de lit d’appoint.

Côté sud, la bâtisse s’ouvre sur une galerie étroite et sur le jardin par des portesfenêtres trouvées sur le bord de la route, abandonnées avec d’autres encombrants.