JE SUIS ENCORE LÀ-BAS
Samir Dahmani, Steinkis, Paris, 2017, 152 p.
Deux bandes dessinées à lire en parallèle, deux histoires narrant les difficultés de l’intégration, malgré les richesses de l’ailleurs. Je ne suis pas d’ici raconte la vie d’Eun-mee, qui quitte la Corée du Sud pour étudier le français à Paris, où les difficultés pour s’intégrer se révèlent des barrières presque infranchissables. Elle apprend à se remettre en question, à se découvrir elle-même sous les traits d’un chien. Je suis encore là-bas suit les pas de Sujin, Sud-Coréenne de retour à Séoul après dix années passées en France ; son premier emploi est d’accompagner un Français, d’être son guide et son traducteur. La protagoniste redécouvre alors les sens cachés d’une langue et d’une culture qu’elle avait comme oubliées avec le temps. Point commun entre les deux histoires : le sentiment de déracinement. Cette vision croisée entre la Corée du Sud et la France invite à réfléchir sur la bienveillance portée à autrui, les autres cultures et leurs valeurs, abondant naturellement dans le sens d’une richesse commune. Sur la forme, les deux ouvrages sont de très beaux travaux du neuvième art. À lire donc sans hésiter.