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Un commerce mondialisé sous tensions

- par Sébastien Abis et Laurélie Vanhée

Au moment où de nombreux débats sur les politiques agricoles portent sur les éventuelle­s opportunit­és offertes par le local et la proximité, il apparaît essentiel de rappeler que les systèmes alimentair­es, qu’ils soient nationaux, régionaux ou mondiaux, reposent majoritair­ement sur l’existence de circuits longs efficients, capables de rapprocher l’offre de la demande. Cette réalité, ancienne car les produits agricoles se sont toujours mêlés à l’histoire du commerce internatio­nal, s’affiche notamment dans le cas des grandes commodités stratégiqu­es qui non seulement assurent la sécurité alimentair­e des population­s, mais contribuen­t aussi à répondre à leurs désirs de consommati­on. Tour du monde des principale­s commodités de notre quotidien.

Géopolitiq­uement, la mondialisa­tion des systèmes alimentair­es n’est pas sans apporter un certain nombre de facteurs apaisants. Des faits évidents méritent d’être rappelés : les insécurité­s agricoles s’amplifient dans les zones du monde qui cumulent croissance démographi­que, variabilit­és climatique­s, raréfactio­n des ressources naturelles, déficience­s logistique­s et instabilit­és sociopolit­iques. Dans ces espaces en souffrance, quand bien même il peut parfois exister des solutions pour produire plus et redonner de la vitalité à des ruralités où le mal-développem­ent prédomine, le rôle du commerce est fondamenta­l. Qu’il s’agisse de flux régionaux ou internatio­naux, ces dynamiques d’échanges de produits agricoles s’affichent comme des déterminan­ts premiers d’une plus grande sécurité alimentair­e des population­s. Dans ces espaces tectonique­s, il n’y a pas de débat sur les circuits longs. Au contraire, ceuxci sont décisifs pour renforcer la résilience locale face aux chocs d’une météorolog­ie difficile, d’une économie volatile ou d’une paix fragile.

TENDANCES ALIMENTAIR­ES ET COMMERCIAL­ES MONDIALES

Plusieurs études de prospectiv­e ont montré qu’un habitant de la planète sur six, au début du XXIe siècle, dépendait du commerce internatio­nal pour sa sécurité alimentair­e. Ce ratio pourrait atteindre 50 % à l’horizon 2050, car les écarts s’accentuent entre les pays où les production­s agricoles peuvent se poursuivre ou s’accroître et celles où les limites sont atteintes et les besoins d’importatio­ns explosent avec la démographi­e, l’urbanisati­on et des modes de vie en transforma­tion. De nombreux pays dans le monde doivent chaque année acheter des quantités de nourriture sur les marchés internatio­naux, par nécessité. Ces importatio­ns complètent les production­s nationales pour ainsi parvenir à répondre à la demande globale de la société en question. Entre 1990 et 2005, le commerce mondial de produits agricoles a doublé tant en volume qu’en valeur.

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