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Édito

- Guillaume FOURMONT

Le 25 novembre dernier, les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont avalisé les termes du divorce avec le Royaume-Uni, concrétisa­nt ainsi le Brexit voulu par près de 52 % des Britanniqu­es lors du référendum du 23 juin 2016. Soulagemen­t pour certains, déprime pour d’autres tant le choc est dur à encaisser ; le pays était membre depuis 1973 et constitue l’une des premières puissances économique­s et politiques de la planète. Mais il reste un point commun entre les Vingt-Sept : la défense des intérêts de l’UE. Alors que les voix continuent de se disputer sur la grande île (les Écossais ne voulaient pas du tout du Brexit), le continent, lui, n’en a eu qu’une seule. Preuve que l’UE peut rassembler !

Paradoxe : comment continuer à parler ensemble quand on observe la montée inexorable des partis populistes euroscepti­ques ? Sans doute parce que l’Union n’est pas le problème ; l’enjeu se situe au niveau des gouverneme­nts et de leur (in)capacité à répondre aux besoins de leurs citoyens. En France, la violence des « gilets jaunes » a montré un « rasle-bol » inédit dans un pays pourtant habitué aux mouvements sociaux. Au Royaume-Uni, dans les zones où le « oui » au Brexit a été largement majoritair­e, les habitants ne voient rien changer, certains regrettant presque leur choix.

L’enjeu est alors majeur en attendant les élections du Parlement européen en mai 2019. L’emploi, l’environnem­ent, les migrations…, tant de sujets au coeur des débats pouvant faire de l’UE à la fois un acteur de la solution et un bouc émissaire. Selon le dernier Eurobaromè­tre, publié en octobre 2018, 62 % des Européens considèren­t que l’appartenan­ce de leur pays à l’Union est une « bonne chose », le score le plus élevé depuis 1992, et 68 % partagent l’idée qu’ils en ont bénéficié. Paradoxale­ment, les élections n’attirent que trop peu, tant les institutio­ns de Bruxelles peuvent paraître floues aux yeux d’électeurs plus concernés par des préoccupat­ions locales et nationales. Or l’Europe, ce sont eux, nous, et il nous est donné le pouvoir de décider. D’être uni ou de ne pas l’être, pour le bien de l’Union ou pour son malheur. Car, soyons réalistes, voter contre les intérêts communs européens, c’est desservir, voire mettre en danger, ses intérêts les plus proches.

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