L’esclavage, une réalité contemporaine et mondiale
Les États-Unis ont aboli l’esclavage en 1865. Mais, le 6 novembre 2018, à l’occasion des élections de mi-mandat, les électeurs du Colorado ont voté pour l’élimination de l’esclavage et de la servitude involontaire pour les personnes ayant commis un crime ou un délit. Alors que d’autres États y ont encore recours, le pays n’est pas le seul à faire perdurer cette pratique du travail forcé. Dans le monde, en 2016, 40,3 millions de personnes seraient réduites en esclavage.
Aux États-Unis, en 2018, 23 États, parmi lesquels le Nevada, la Caroline du Nord, le Tennessee et le Wisconsin autorisent encore l’asservissement des personnes condamnées. Ce dernier est même inscrit dans la Constitution américaine. Si le 13e amendement, adopté par le Congrès le 6 décembre 1865, a aboli la plupart des formes d’esclavage, il a néanmoins ouvert la possibilité de recourir à la servitude involontaire en punition « d’un crime pour lequel le coupable aura été dûment condamné ». Cette brèche constitutionnelle a entraîné, après la guerre de Sécession (1861-1865), l’arrestation massive d’anciens esclaves pour des infractions mineures comme le vagabondage. Un système d’exploitation du travail des prisonniers s’est dès lors mis en place pour relancer l’économie sudiste, et reste de nos jours encore en vigueur (1).