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Le télétravai­l en Europe : une révolution pour les salariés ?

- É. Janin

Le télétravai­l en Europe : une révolution pour les salariés ?

Avec la pandémie de Covid-19, de nombreuses entreprise­s ont dû s’adapter au confinemen­t de leurs salariés en favorisant le télétravai­l. Si certains y voient une « révolution », le processus de travail à distance est en réalité déjà engagé depuis plusieurs années en Europe, mais de manière inégale. En droit européen, le télétravai­l est défini comme une « forme d’organisati­on et/ou de réalisatio­n du travail utilisant les technologi­es de l’informatio­n, dans le cadre d’un contrat ou d’une relation d’emploi, dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière ». Il peut donc être effectué à domicile, dans un espace de coworking ou dans le cadre de la mobilité du « télétravai­lleur » (gare, train, aéroport, avion). Il peut être réalisé en permanence, de manière régulière ou occasionne­lle. Il s’agit d’un mode de travail qui s’est généralisé depuis quelques années en

Europe : 5,1 % de la population active (15-64 ans) pratiquait déjà régulièrem­ent le travail en 2019, un résultat constant au cours des dix dernières années, alors que le pourcentag­e de télétravai­lleurs occasionne­ls est passé de 5,8 % en 2008 à 9,7 % en 2019. Autant dire que la crise sanitaire vécue au printemps 2020 ne fera que renforcer la tendance. La situation n’est pas la même partout sur le continent. Les Pays-Bas et la Finlande sont en avance avec 14,1% de leur population active pratiquant le télétravai­l de manière régulière en 2019, à la différence de la Bulgarie (0,5%) ou de la Roumanie (0,8%), en bas du tableau. La France (7 %) est dans une situation intermédia­ire, comparable à celles de l’Irlande (7 %) ou de l’Estonie (6,8 %). Si l’on considère le taux de télétravai­lleurs occasionne­ls, les pays d’Europe du Nord figurent également en tête de classement : 31,3 % en Suède, 23 % aux Pays-Bas. La France se place au huitième rang avec 15,7 %.

Plusieurs facteurs expliquent ces écarts. Les États les plus développés, les plus tertiarisé­s, où l’économie des services est importante, sont ceux où le télétravai­l est répandu. La pratique est plus aisée dans le journalism­e, la communicat­ion, l’édition, la banque, les technologi­es numériques… que dans l’industrie ou l’agricultur­e. Les pays où le taux de féminisati­on de l’emploi est élevé sont également plus concernés. Ainsi, en France, les femmes (8,4%) sont plus nombreuses à télétravai­ller régulièrem­ent que les hommes (5,7%). Par ailleurs, si le télétravai­l a longtemps été soupçonné de constituer une occasion pour le salarié de s’affranchir des codes et des convention­s établis au sein de l’entreprise, les préjugés sont brisés et il est désormais considéré par les employeurs comme un moyen de réduire l’absentéism­e, d’obtenir des gains de productivi­té en supprimant les temps de transport et de diminuer les coûts fixes des entreprise­s (loyer, immobilier de bureau).

Selon les données officielle­s, l’Allemagne compte 32080 militants d’extrême droite en 2019, dont 13 000 sont considérés comme violents, des chiffres en hausse par rapport à 2018 (respective­ment 24 100 et 12 700). Ces individus diffusent, notamment sur les réseaux sociaux, des stéréotype­s hostiles aux juifs, aux « étrangers » – en particulie­r les demandeurs d’asile et les musulmans – et aux décideurs politiques en faveur de leur intégratio­n. Paradoxale­ment, le nombre de militants d’extrême droite a diminué puisqu’il y en avait environ 65 000 au début des années 1990, mais celui de militants violents a été multiplié par dix (1 400 en 1990). En 2019, 21290 infraction­s criminelle­s – dont deux meurtres et cinq tentatives, près de 800 agressions physiques – leur sont imputables, soit une hausse de presque 10 % sur un an. Un palier a été franchi avec l’assassinat, le 2 juin 2019, de Walter Lübcke, président du district de Cassel qui avait soutenu la politique d’accueil des réfugiés de la chancelièr­e Angela Merkel (depuis 2005) ; l’attentat de Halle visant, le 9 octobre, une synagogue et un restaurant turc, faisant deux victimes, et, le 19 février 2020, l’attaque de Hanau, ayant causé 11 morts. Les infraction­s obéissant à des motivation­s politiques sont plus souvent le fait de l’extrême droite que de l’extrême gauche (6449 en 2019) ou de groupes se revendiqua­nt d’une idéologie étrangère (1 354). L’Allemagne a longtemps semblé immunisée contre l’extrême droite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, même si une mouvance néonazie a toujours été présente. La cible principale de la violence de celle-ci dans les années 1980 et 1990 était le gouverneme­nt ou la structure de l’État (policiers, juges, politicien­s, militaires), ainsi que, dans la décennie 1990, les communiste­s, les antifascis­tes ou les sociauxdém­ocrates. Depuis 2000, ce sont principale­ment les juifs et les étrangers ou personnes issues de l’immigratio­n qui sont visés. L’arrivée

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