Cartographie d’une pandémie
C’est un art délicat que de cartographier l’évolution d’une pandémie mondiale telle que celle de la Covid-19. Pourtant, les data visualisations consacrées à la maladie ont envahi nos écrans. Si la disponibilité des données n’est plus un problème, il reste celui du choix des chiffres et de leur mise en forme. Selon les informations et les représentations, on fait passer un message anxiogène, alarmiste, apaisant ou minimisant. Pas facile de trouver le juste équilibre.
l’information : celles du tableau de bord de l’université Johns Hopkins (noir et rouge) sont par exemple volontairement alarmantes. La carte peut venir appuyer un discours orienté. Pour faire accepter des mesures pouvant être ressenties comme une privation de liberté (confinement, port du masque), mieux vaut montrer le plus mauvais côté de la médaille : le taux de décès global plutôt que celui par tranches d’âge, qui révèle que seules les personnes âgées sont touchées par une mortalité élevée, ou l’excès de mortalité seul plutôt que la différence de mortalité, qui fait apparaître des régions non touchées présentant un déficit de mortalité par rapport aux années précédentes (cf. cartes 5). La carte, outil de manipulation ? Temps de pandémie ou pas, gardons l’oeil ouvert et l’esprit critique.