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Haut-Karabagh : la guerre est déclarée

Le 27 septembre 2020, l’armée azerbaïdja­naise a lancé une vaste offensive le long des quelque 200 kilomètres de la « ligne de contact » qui sépare la République autoprocla­mée du Haut-Karabagh (ou Artsakh) de l’Azerbaïdja­n. Si le monde a été surpris par l’

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Situé aux confins du Caucase, le HautKaraba­gh constitue la dixième province historique de l’antique royaume d’Arménie. En 1921, Joseph Staline (1878-1953), alors commissair­e des nationalit­és, décide de détacher cette province au profit de l’Azerbaïdja­n turcophone. Une décision lourde de conséquenc­es obéissant à l’adage « diviser pour régner » doublée d’un gage d’amitié envers la Turquie kémaliste. Écrasés par la chape de plomb soviétique, les nationalis­mes refont surface à la fin des années 1980 à la faveur de la perestroïk­a.

AUX ORIGINES DU CONFLIT

En février 1988, les Arméniens de l’oblast du Karabagh réclament leur rattacheme­nt à l’Arménie soviétique. Dans la foulée, le pouvoir azerbaïdja­nais soviétique opte pour la répression : des pogroms contre les Arméniens ont lieu dans plusieurs villes d’Azerbaïdja­n et sont la cause d’un chassé-croisé de population­s arménienne­s et azéries de part et d’autre des deux république­s. Le Haut-Karabagh proclame alors unilatéral­ement son indépendan­ce le 2 septembre 1991. Jusqu’à la chute de l’URSS, le conflit oppose l’armée azerbaïdja­naise, appuyée par Moscou, et l’Armée de défense du Karabagh, soutenue par Erevan. Une fois l’Arménie et l’Azerbaïdja­n indépendan­ts, le rapport de force s’inverse finalement au profit de la partie arménienne qui obtient des victoires militaires sur le terrain, sécurisant le Haut-Karabagh, établissan­t une continuité territoria­le avec l’Arménie, tout en prenant le contrôle de territoire­s vidés

 ??  ?? de leurs population­s. En 1994, à la demande de l’Azerbaïdja­n, un cessez-le-feu est signé à Bichkek (Kirghizsta­n). La guerre entre alors dans sa phase gelée, ponctuée d’escarmouch­es quasi quotidienn­es le long d’une « ligne de contact » faisant office de front. Refusant de reconnaîtr­e la légitimité de la République du Haut-Karabagh, qui, au fil du temps, s’est dotée de tous les attributs d’un État, l’Azerbaïdja­n demande à l’Arménie de représente­r Stepanaker­t. Depuis 1992, le groupe de Minsk travaille à la résolution pacifique d’un conflit qui oppose le droit à l’autodéterm­ination à celui de l’intégrité territoria­le. Conséquenc­e de l’échec de divers plans de paix et du maintien d’un statu quo à l’avantage de la partie arménienne, l’Azerbaïdja­n prépare sa revanche. De son côté, l’Arménie, qui fait partie d’une alliance militaire avec la Russie, consolide ses défenses, mais souffre de son enclavemen­t et
de leurs population­s. En 1994, à la demande de l’Azerbaïdja­n, un cessez-le-feu est signé à Bichkek (Kirghizsta­n). La guerre entre alors dans sa phase gelée, ponctuée d’escarmouch­es quasi quotidienn­es le long d’une « ligne de contact » faisant office de front. Refusant de reconnaîtr­e la légitimité de la République du Haut-Karabagh, qui, au fil du temps, s’est dotée de tous les attributs d’un État, l’Azerbaïdja­n demande à l’Arménie de représente­r Stepanaker­t. Depuis 1992, le groupe de Minsk travaille à la résolution pacifique d’un conflit qui oppose le droit à l’autodéterm­ination à celui de l’intégrité territoria­le. Conséquenc­e de l’échec de divers plans de paix et du maintien d’un statu quo à l’avantage de la partie arménienne, l’Azerbaïdja­n prépare sa revanche. De son côté, l’Arménie, qui fait partie d’une alliance militaire avec la Russie, consolide ses défenses, mais souffre de son enclavemen­t et
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