Un certain regard
“Party Girl” et “Mange tes morts”, deux films de la rentrée dont on va entendre parler. Crus et attachants, ils inaugurent un nouveau genre de cinéma, où la fiction est intimement mêlée à la réalité. Des histoires vécues, réécrites pour l’écran et jouées
Polar nomade
Jean-Charles Hue filme depuis quelques années une famille yéniche – communauté de gens du voyage originaire d’Europe centrale – à laquelle il est apparenté par ses arrièregrands-parents. Après La BM du Seigneur, il réalise son deuxième long-métrage : Mange tes morts. Tu ne diras point. On y retrouve les Dorkel. Jason, 18 ans, va célébrer son baptême au moment où son frère Fred sort de quinze ans de prison. Jason, Fred et Mickaël, le dernier frère, partent braquer un camion qui transporte du cuivre. Mais la virée va tourner au road-movie, avec poursuite de flics et rencontres improbables. Un film noir, retraçant un parcours initiatique qui tient du western et du polar. Et la découverte de l’univers des Yéniches, totalement singulier.
La vie d’Angélique
Après avoir tourné un moyen-métrage, Forbach, qui mettait déjà en scène la famille de Samuel Theis, le trio de réalisateurs reprend ces personnages dans Party Girl. Angélique (mère de Samuel, tous deux dans leur propre rôle) a 60 ans. Hôtesse dans un cabaret en Lorraine, aimant la fête, les hommes et la liberté, elle est fascinante et parfois pathétique. Comme sa vie. Michel, un client régulier et amoureux, veut l’épouser. Angélique accepte. Pour l’occasion, elle va réunir ses quatre enfants, et parmi eux sa fille de 16 ans, confiée à une famille d’accueil dix ans plus tôt. L’indomptable Angélique pourra-t-elle refonder une famille, vivre en couple, se ranger et renoncer à la vie nocturne ?