Sexisme hippique
Couvrir l’actualité des courses hippiques n’est pas de tout repos pour une jeune journaliste. Bienvenue à l’hippodrome de Deauville-Clairefontaine (Calvados). Quelle chance, aujourd’hui, en ce bel été, c’est une journée spécial femmes. « Hippik chic », qu’ils appellent ça ! « Pour rendre hommage à toutes ces mamans qui viennent depuis des années les jours de course et qui s’ennuient profondément » , lui dit la responsable communication de l’hippodrome. Hein ? « Bah oui, pendant que monsieur réfléchit à ses paris, il n’est plus question que madame s’embête ! On a donc installé un stand de manucure gratuite et un stand chapeau pour en louer à la journée. » Et combien de tours de piste font ces dames avec leur coiffe ? Peut-être est-ce de l’humour équestre. D’autant que, selon le calendrier chinois, c’est l’année du cheval, synonyme d’ambition et de puissance, mais signe de mauvais présage pour les femmes. Pour elles, les atouts du cheval se transforment en tares, car ils sont considérés comme antinomiques avec les vertus que l’on attend d’une femme dans une société néoconfucianiste. Tout s’explique ! Mais le billet d’humeur de notre journaliste, qui paraît le lendemain dans Ouest-France, lui vaut une « interdiction de reportage » de la direction de l’hippodrome. Motif : « Cette jeune journaliste n’a rien compris à l’univers du cheval. » Merde, en fait ils n’avaient pas entendu parler de l’an chinois.