Légaliser L’IVG, c’est sauver des vies
Un ouf de soulagement pour les Espagnoles. Le 23 septembre, le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, a annoncé à la presse l’abandon du projet de loi ultra restrictif sur l’avortement. Ne cherchez pas derrière cette reculade un soudain intérêt pour le droit des femmes à disposer de leur corps : selon les médias espagnols, le Partido Popular craint de voir les échéances électorales de 2015 – municipales puis législatives – lui échapper s’il retirait le droit de recourir à une IVG. Il y a peut-être de quoi se réjouir de ces considérations électoralistes : l’impopularité de la loi prouve donc que la société espagnole est majoritairement favorable au droit à l’avortement. Ce droit, 74 pays l’accordent aux femmes, pour des raisons économiques, de santé, ou même… sans justification. Dans les pays restants, plus du double, « une femme meurt toutes les dix minutes d’un avortement à risque » . C’est ce qu’affirment les 420 médecins signataires de la pétition « names not numbers » , lancée par l’ONG Médecins du monde et relayée par Le Nouvel Observateur. Parmi eux, une majorité de Français, mais aussi des praticiens du monde entier, qui « demandent à tous les États de prendre les mesures nécessaires pour éliminer les barrières qui empêchent les femmes de décider librement d’avoir ou non un enfant » . Ils interpellent ainsi l’ONU pour que les dispositions qu’elle a prises vingt ans plus tôt, au Caire, en matière d’accès aux services de santé, soient suivies d’effets. Le 22 septembre, l’organisation a affirmé qu’il « est tout aussi inacceptable qu’à l’heure actuelle plus de 200 millions de femmes n’aient pas accès aux services de planification familiale » . Et après ?