Causette

Bon sang ne saurait mentir ?

- A. C.

Attention ! scoop. « Beaucoup de praticiens ne savent pas dire si une femme est vierge ou pas en examinant son hymen », assure le chirurgien esthétique Marc Abecassis. Et pour cause : la membrane qui clôt partiellem­ent l’orifice vaginal a un aspect différent chez chaque femme (elle peut, par exemple, être perforée de plusieurs petits trous). Le planning familial avance le chiffre d’ « environ un tiers de filles qui n’en ont pas » . Et on connaît toutes les histoires d’hymens se déchirant sans qu’on s’en rende compte, en dansant ou en pratiquant l’équitation. L’hymen peut aussi exister, mais ne pas être assez vascularis­é pour saigner lors de sa déchirure. Conséquenc­e, nombreuses sont les femmes qui n’ont pas perdu de sang lors de leur première fois. « Ce qu’il faudrait, c’est une campagne d’informatio­n à grande échelle pour en finir une bonne fois pour toutes avec le mythe de l’hymen garant de la virginité », plaide la sagefemme Chantal Birman. Parce qu’en fait, il existe des cas où des « vierges anatomique­s » tombent enceintes : les spermatozo­ïdes sont des cellules mobiles qui peuvent remonter de la vulve jusqu’aux trompes sans qu’il n’y ait eu pénétratio­n. Mais alors, à quoi sert l’hymen ? Selon le Dr Martin Winckler, on a postulé qu’il servait, chez les toutes petites filles, à protéger la cavité vaginale et l’utérus des bactéries venues de l’extérieur, notamment des matières fécales éliminées par le tube digestif. Mais cela n’a pas été démontré, précise-t-il sur son blog. En attendant de savoir, la fable de l’hymen a de beaux jours devant elle.

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