Les bébés djihadistes bientôt démasqués?
Pour lutter contre le terrorisme, le gouvernement anglais a décidé de soigner le mal à la racine. Dans une loi antiterrorisme, The Counter-Terrorism and Security Act, en discussion au Parlement depuis novembre 2014, la secrétaire d’État à l’Intérieur, Theresa May, propose ni plus ni moins d’aller traquer les futurs djihadistes dans le secret des cours de récréation. L’une des mesures consistant à demander aux enseignants, de la maternelle à l’université, d’ « empêcher les individus de tomber dans le terrorisme ». Leur job ? Signaler à leur hiérarchie les enfants et les adolescents dont le « comportement » pourrait laisser penser qu’ils sont sur le chemin de la radicalisation. Le petit bout de 3 ans « basané », dont la mère porte le voile et qui chipote son sandwich au jambon à la cantine, le voilà-t-il bon pour un interrogatoire ? Après ou avant la sieste ? Hélas, le texte ne le précise pas. Plus sérieusement, la mesure provoque un tollé en Grande-Bretagne, en particulier dans les rangs des associations de défense des libertés individuelles. Dans le quotidien The Telegraph, Isabella Sankey, directrice des politiques de l’ONG Liberty, résume : « Faire de notre personnel éducatif une armée d’espions involontaires n’arrêtera par la menace terroriste. […] Loin de réintégrer au sein de la société les individus à la marge, une telle mesure inspirera la méfiance, la division et l’aliénation dès le plus jeune âge. » Les attentats parisiens de janvier ont accéléré le processus : alors que certains éléments de la loi sont déjà appliqués, Theresa May espère faire voter l’ensemble du texte d’ici à la fin du mois de mars. Croisons les doigts…