IL COUVE, IL COUVE, le papounet
Drôle de phénomène quand même… Certains hommes seraient-ils à ce point épris de parité qu’ils iraient jusqu’à partager les symptômes, pourtant pas folichons, de la grossesse de leur compagne ? On appelle ça le « syndrome de la couvade ». Franchement, les gars, c’est quoi cette affaire ?
Eh bien c’est tout sauf « à prendre à la légère » , selon le Dr Francesco Bianchi- Demicheli, responsable de la consultation de gynécologie psychosomatique des hôpitaux universitaires de Genève. « Certains hommes se sentent exclus et somatisent. Ils développent des symptômes physiques : nausées, besoin de sucre, prise de poids, problèmes gastro-intestinaux, maux de tête, de dos, douleur dans les seins et/ou des symptômes psychologiques comme l’anxiété ou la perte de libido, notamment en début et en fin de grossesse, ajoute le spécialiste. Dans des cas extrêmes, qui relèvent alors de la psychiatrie, cela peut dégénérer, avec des attaques de panique, des idées paranoïdes, une hyperactivité, de l’agressivité, voire une plongée dans l’alcoolisme. »
L’université du Michigan a récemment observé, chez certains hommes, des changements hormonaux * , comme une baisse du taux de testostérone et d’oestradiol, pendant la grossesse de leur compagne. Pour le médecin genevois, cela s’explique probablement par « une interaction entre facteurs cognitifs et émotionnels sur le système endocrinien » . Des effets réels et quantifiables donc. Pourtant, la honte prédomine toujours pour ces hommes qui associent la couvade à une « perte de virilité ». Le Dr BianchiDemicheli, lui, déplore que le phénomène soit « sous-diagnostiqué » et préfère évoquer une crise identitaire liée au fait de devenir père.
Décidément, ces mecs, il faut toujours qu’ils nous piquent la vedette.