Causette

Free Angela

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Angela Davis, l’icône du mouvement des droits civiques aux États-Unis, était l’invitée d’honneur, à Nantes (LoireAtlan­tique), pour la commémorat­ion de l’abolition de l’esclavage, le 10 mai. Une journée qui n’a pas d’équivalent aux États-Unis, a rappelé l’ex-Black Panther. Causette a profité de l’occasion pour interroger la philosophe, titulaire d’une chaire d’études sur le féminisme, sur sa conception de ce « gros mot » (voir le dossier sur le féminisme dans Causette #54). Voici sa réponse : « Quand le féminisme noir a émergé, les femmes noires ont été invitées à choisir entre le mouvement pour les droits civiques et le mouvement de libération de la femme. Avec le temps, j’ai compris que c’était une mauvaise façon d’aborder la question. Ce qu’il faut, c’est comprendre les intersecti­ons et les interconne­xions entre les deux mouvements. Et même au-delà. Il faut faire converger les luttes contre le racisme, celles pour l’égalité femmes-hommes, celles pour plus de justice sociale et celles pour la paix. Je ne considère donc pas le féminisme comme devant concerner uniquement les femmes, mais l’ensemble des personnes, quelles qu’elles soient. » À 71 ans, Angela avertit les jeunes : « Il faut que vous preniez conscience que c’est un combat qui se fait sur le long terme. Peut-être plus long que votre propre espérance de vie. Nous ne serons peut-être pas ceux qui expériment­eront pleinement le fruit de nos luttes d’aujourd’hui. C’est excitant, j’ai la sensation d’être une petite partie d’un ensemble bien plus grand. Si nous organisons notre lutte de cette manière, nous serons sans doute capables de produire une transforma­tion de nos sociétés pour les génération­s futures. »

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