Catastrophe passée sous silence

Depuis la fin du mois d’octobre, du gaz méthane – plus nocif encore que le CO2 en matière de réchauffement clima‑ tique – s’échappe d’une réserve souterraine aux abords de Los Angeles, en Californie. La fuite, pour l’instant impossible à colma‑ ter, permet la dispersion de 50 000 kilos de gaz par heure : une « marée noire » aérienne catastrophique. Le 6 janvier, le gouverneur de Californie décrète l’état d’urgence autour de Los Angeles : des milliers de personnes sont déplacées, les rapports sur les conséquences écologiques désastreuses à prévoir com‑ mencent à se multiplier. Et pourtant : dans les jours qui ont suivi la mise en place de l’état d’urgence, les médias français restent plutôt dis‑ crets sur le sujet. Du 6 au 10 janvier, sur les vingt jour‑ naux télévisés (éditions de 13 heures et de 20 heures) de TF1 et de France 2, nous n’avons trouvé que deux sujets qui se rapportent à l’événement. Le premier, une minute et quelques secondes au journal de 13 heures de France 2 le 7 janvier, parle d’une « catastrophe environnementale majeure ». Majeure peut-être, mais apparemment pas aussi importante que le Salon des nouvelles techno‑ logies, qui se tient au même moment à Las Vegas, raconté pendant près de trois minutes à l’écran. Seconde (et der‑ nière) occurrence, au 20 heures de TF1, le vendredi 8 janvier, le bref sujet (1’25”) n’est pas annoncé dans les titres du journal, parmi les‑ quels : « La bonne résolution de ce début d’année : le sport, c’est bien ». Hiérarchie de l’info, d’accord, mais c’est quand l’état d’urgence média‑ tique sur les questions éco‑ logiques ?