Un tardigrade a fait le printemps.
La bonne nouvelle ! Ce petit tout minuscule animal m’a redonné la patate. Au coeur de l’hiver, des biologistes japonais viennent de sonner le réveil d’un couple de ceux que l’on surnomme les « oursons d’eau » après… trente ans de congélation ! Trente ans en état de « vie arrêtée », et hop ! en avant les huit pattes. Trente ans de dessic‑ cation, c’est‑à-dire de sécheresse des tissus. Et moi, après une année bien pourrie et un mois de janvier noyé sous les larmes des commémorations, carrément cryogénisée depuis plus d’un an par une actualité froide comme la morgue, voilà que cette petite chose vient me redonner de l’espoir, me montrer que la vie peut « s’arrêter » sans pour autant signifier la mort. Fini la sécheresse ! Me voici devant vous fraîche comme une nourrissonne, de bonne humeur, rayonnante sous le pâle soleil de février, décidée à faire péter la petite robe à fleurs sous la doudoune et le chapeau de paille par-dessus le bonnet. Je bourgeonne avant l’heure, mes amies. Et mon coriace tardigrade nippon, vous savez ce qu’il fait, au saut du lit, après trente ans de sieste ? Il se reproduit illico, pardi ! Morning glory ! Si ça, c’est pas avoir le sens du rebond, du retour à la vie en fanfare, je ne m’y connais pas en hibernatisme. Et puis tiens, tant qu’on est bien reboostées par cette philosophie de vie, j’ai une autre bonne nouvelle pour vous : il y a maintenant un mot pour qualifier les petites astuces qui peuvent grandement changer les choses, améliorer les comportements individuels et collectifs : les nudges. Je vous laisse découvrir ça dans mes pages. Je vous fais confiance, je sais qu’ensemble nous changerons la face du monde. Alors, on s’accouple ?
Causette