Les Républicains draguent la Manif pour tous

Tout un symbole. Le 6 février, Caroline Carmantrand a été nommée présidente de la commission famille et action sociale au conseil régional d’Île-deFrance. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais l’élue, déjà maire adjointe à la famille et à la petite enfance à Asnièressur-Seine (Hauts-de-Seine), est une fervente opposante au mariage homosexuel. Membre de Sens commun (l’émanation politique de la Manif pour tous, proche du parti Les Républicains), elle a aussi cofondé les Mères veilleuses. Se présentant modestement comme « le phare qui veille sur la filiation humaine », ce mouvement milite, depuis 2013, contre la loi Taubira, la « théorie du genre », l’ouverture de la procréation médi

calement assistée (PMA) aux couples lesbiens ou la gestation pour autrui (GPA). Et défend, bien sûr, « la complémentarité des sexes ». Pour autant, pas question « de refaire le match » du mariage pour tous, a assuré Valérie Pécresse (LR), présidente de la région Île-de-France, sur France Inter. La même qui, lors de sa campagne, promettait pourtant qu’elle couperait les subventions aux « associations [LGBT] qui font du lobbying politique ». Et elle n’est pas la seule à faire du gringue aux pourfendeurs du « djendeur ». Huit jours plus tôt, Nicolas Sarkozy, chef de file du parti Les Républicains, a ainsi placé Catherine Giner à la tête de la délégation nationale à la famille. Également proche de Sens commun, cette anti-IVG avait été désignée en janvier vice-présidente chargée de la famille à la région Paca. Jusqu’à ce que Christian Estrosi, président du conseil régional, fasse marche arrière… et lui confie finalement « l’intergénérationnel ». Ça promet !