Le sort alarmant des mineurs
Dix mille enfants auraient disparu en Europe en deux ans. Ce chiffre déconcertant a été communiqué par Brian Donald, un membre de l’organe de coordination policière Europol *. Il se rapporte aux mineurs migrants isolés qui ont été enregistrés par les autorités européennes mais dont on a perdu la trace. Si certains ont retrouvé leur famille illégalement, d’autres sont victimes de réseaux criminels. « Rien que dans les bidonvilles de Calais et de Grande-Synthe, ils seraient entre trois cents et cinq cents enfants à vivre seuls. Ils sont confrontés aux maladies, à l’exploitation sexuelle ou sujets à la disparition pure et simple. Une mise à l’abri de qualité est donc plus qu’urgente », nous alerte l’avocate Marie-Charlotte Fabié, qui se bat pour que ces enfants puissent rejoindre légalement leur famille en Angleterre. Car aujourd’hui il existe un règlement européen, appelé Dublin III, qui affirme que le pays responsable de la demande d’asile est celui où résident les membres de la famille. « Peu d’enfants le savent. Il y a deux mois, un jeune de 15 ans est mort asphyxié sous un camion qui se rendait en Angleterre. Il avait pourtant droit au regroupement familial. Chaque jour, des enfants disparaissent sans qu’on les revoie. Ils sont une proie facile pour les trafiquants en tout genre », ajoute Virginie, bénévole dans le camp de Calais. Selon elle, la situation émeut les travailleurs sociaux, les citoyens, les médias, « bref, tout le monde, sauf les États français et britannique ».