Causette

testeZ avant de tout plaquer

Elles ont la pêche, sont à l’écoute de leurs concitoyen(ne)s et de leur époque. Elles sont entreprena­ntes et solidaires. Auprès d’elles, la Maif et Causette s’engagent dans l’économie collaborat­ive.

- par Sarah Dumont

Vous rêvez de changer de vie et de monter un food truck (camion-restaurant) ? Avant d’annoncer votre démission, faites un tour sur le site Viemonjob.com. Lancée en février 2016 par Célina Rocquet et Tiphanie de Malherbe, la plateforme propose à chacun-e d’entre nous de tester un job en immersion pendant une semaine. « En occupant un poste durant sept jours, on a le temps de découvrir ses différente­s facettes et d’avoir une vision globale du métier », explique Tiphanie, qui est passée par là.

En mai 2015, la jeune maman de deux enfants âgées de 3 et 5 ans, en congé parental, envisage de devenir fleuriste. Une copine de son quartier, qui tient sa propre boutique, accepte de l’accueillir la semaine de la fête des Mères et de lui faire vivre son quotidien. Petit matin à Rungis, préparatio­n des bouquets, vente, fermeture tardive… Tiphanie n’a pas chômé. Et, si elle a adoré l’expérience, elle a vite conclu que cette profession n’était pas faite pour elle. « C’est un métier très “humide” et physique. Il faut se lever à 5 heures pour s’approvisio­nner en fleurs et on finit trois soirs par semaine à 21 heures passées. Avec deux enfants en bas âge, c’était mission impossible », concède-t-elle. De cette aventure est née l’idée du site. « Sans convention de stage, il est difficile pour un adulte d’intégrer une entreprise, à moins de compter sur son réseau… » souligne-t-elle. Tiphanie parle de son idée à sa copine Célina au cours d’un footing matinal. « Dès notre retour, on planchait dessus », se rappellent-elles. Sept mois plus tard, Viemonjob voit le jour.

À l’heure actuelle, cent vingt profession­s y sont référencée­s, mais le duo de choc s’adapte à tous types de demandes. La semaine d’immersion revient entre 200 et 500 euros au « testeur ». « Faire payer ce service permet d’avoir des personnes réellement motivées et leur garantit qu’elles ne seront pas là pour préparer des cafés », explique Célina. En contrepart­ie, le profession­nel s’engage à partager un maximum d’informatio­ns et de moments clés du métier avec son hôte. La majorité d’entre eux sont des passionnés qui ont eux-mêmes vécu une reconversi­on et souhaitent avant tout transmettr­e leur passion. La plupart reversent d’ailleurs leur commission à des associatio­ns ou à des oeuvres caritative­s. Certains profitent de ces échanges pour repérer des futurs talents ou trouver un repreneur à l’approche de la retraite.

Les métiers les plus demandés ? Ceux qui font fantasmer (fleuriste, décorateur d’intérieur, métiers de bouche et artisanaux…), et ceux qui garantisse­nt un job à la clé (hôtellerie, sécurité…). Hervé, comptable parisien, a ainsi ouvert un food truck en Polynésie. Un couple qui a testé le métier de directeur d’hôtel envisage de se lancer au Vietnam… Si, au départ, Célina et Tiphanie faisaient appel à leur réseau, elles reçoivent de plus en plus de demandes d’accueillan­ts. Leur objectif pour 2017 : augmenter le nombre d’offres, et lever des fonds pour pouvoir embaucher et se payer. Très complément­aire, le binôme n’a aucun mal à se partager les tâches. Tiphanie gère l’opérationn­el et la relation client, Célina prend en charge la partie stratégie et développem­ent. Tenté(e) par leur vie de startuppeu­se ? N’hésitez pas. Leur job est aussi à la carte des offres d’immersion.

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Célina Rocquet et Tiphanie de Malherbe.
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