ARCADE FIRE La fin est proche
Depuis l’annonce de leur retour dans les bacs après quatre ans d’absence, les Canadiens d’Arcade Fire ont distillé des indices franchement énigmatiques sur leur nouvel album, Everything Now. D’une pub fictive pour céréales à un live diffusé sur le Net en direct de la Death Valley, fictif lui aussi, le groupe s’applique à nous faire languir jusqu’au 28 juillet. Alors qu’eux, au contraire, veulent « tout, tout de suite », titre du single éponyme de l’album, au rythme disco très pressant. Coproduit par Thomas Bangalter (moitié de Daft Punk) et Steve Mackey (bassiste de Pulp), le morceau résonne comme l’hymne de notre attachement à l’instantané. Dans le clip qui accompagne ce titre, des fusées fendent le ciel sous les yeux d’enfants errant dans les ruines de ce qui semble être une société entièrement régie par une organisation scientifique mystérieuse. Tourné quelque part entre le Nevada et la Californie, il pose le décor futuriste et onirique de l’album tout entier.
Certainement venu d’ailleurs, Everything Now dépeint avec sarcasme un avenir pas très flamboyant, si ce n’est la fin d’un monde. Malgré ses accents funk, le titre Signs of Life conserve la même ambiance chaotique. Définitivement pluriel, l’album élargit un horizon électronique déjà exploré dans le précédent opus, Reflektor. L’inquiétant Creature Comfort débute, notamment, par des synthés et des glitchs* très marqués. En évoquant, dans cette chanson, les paradoxes et démons de notre génération mal dans sa peau, mais accrochée aux retours et commentaires d’amis virtuels, Arcade Fire tape une fois de plus dans le mille.