Causette

les couleurs du féminisme

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Alors, là, attachez vos ceintures, on va parler séparateur­s masculin-féminin pour marquer le féminin dans les mots. Take a Doliprane. Au début, on utilisait la parenthèse. Mais haro sur les parenthèse­s, c’est mettre les femmes entre parenthèse­s, qu’on nous a dit. Va pour les points, alors. Sauf qu’ils se confondent avec les points finaux, et la lecture devient plus compliquée. Sans compter les correcteur­s orthograph­iques qui mettent une majuscule initiale à tous les mots suivant les points. Donnez-nous une corde ! Bon, bah ne reste que le recours à la double flexion (on décline à la fois au masculin et au féminin), au point médian ou les deux, selon : “les électeurs et les électrices” ou “les électeur·rices” se sont tou·tes rendu·es aux urnes.

« J’entrevois le joyeux bordel quand il faudra couper un article trop long. Parce que la double flexion, ça va rallonger un max les papiers, à force ! » – « Bon, le point médian, pas compliqué. C’est juste un point à insérer » – « Tu plaisantes, le point médian, c’est pas comme le point final. Faut se démettre le poignet pour le taper : alt+maj+F ! Et quand on aura un peu de temps après tout ça, on pourra peut-être vérifier les infos ? Toujours partante ? :) » – « Petit réconfort, y aura bientôt une nouvelle touche pour taper directemen­t ce point médian. »

Vous êtes encore là ?! Au final, après des heures de débats, on a tranché pour… ce que vous découvrire­z en lisant ce numéro. C’est un premier essai amené à évoluer. Mais, de grâce, pour cette « première », soyez indulgente­s avec ces apprenties SR inclusives qui en perdent un peu leur latin : il est probable que nous essuyions ici ou là quelques ratés. Et pour celles d’entre vous qui piaffaient d’impatience que Causette prenne enfin le tournant de l’écriture inclusive, ben voilà, c’est fait… Sans rancune ?

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