Chimie : la teinture de Damoclès
L’information a fait le tour du monde et elle a de quoi faire flipper les consommatrices qui, en Europe, sont 60 % à se teindre les cheveux. L’étude du professeur Kefah Mokbel, du Princess Grace Hospital de Londres (Grande-Bretagne), rendue publique en octobre 2017, constate une augmentation de 14 % du cancer du sein chez les femmes qui colorent leur chevelure. L’étude précise cependant que, pour confirmer ces résultats, il faudrait « davantage d’investigations ». Alors, oui ou non, prend-on le risque de développer un cancer en se teignant les cheveux ? Nous avons posé la question à André Picot, toxicochimiste, expert honoraire français auprès de l’Union européenne (UE) sur les produits chimiques en milieu de travail : « On a de fortes suspicions qui indiqueraient que des produits de teinture sont susceptibles d’entraîner des cancers du sein. Mais on n’a pas actuellement identifié les substances incriminées de façon formelle. »
Les substances chimiques : tout le noeud du problème est là. Rien que dans une teinture classique permanente choisie au hasard dans le rayon d’un supermarché, on en trouve plus d’une quarantaine différentes. Ces substances changent d’une marque à l’autre et, surtout, d’une année sur