Les politiques se réveillent
On ne nous avait pas habituées à ça. Le 5 mars, la région Île-de-France (présidée par Valérie Pécresse, LR) a lancé en grande pompe sa première grande campagne contre les mains baladeuses et autres agressions sexistes dans les transports. « Ne minimisons jamais le harcèlement. Victimes ou témoins, donnez l’alerte ! » peut-on lire sur près de 20 000 affiches et 55 000 dépliants où sont mentionnés les numéros d’alerte récemment créés (3117 par téléphone, 31177 par SMS et l’application 3117). En parallèle, seront aussi expérimentés pendant six mois les « arrêts à la demande », à partir de 22 heures, sur une dizaine de lignes de bus. Une démarche saluée par Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui avait commandé en septembre un rapport sur la « verbalisation du harcèlement de rue » . Hasard du calendrier, celui-ci lui a été remis le 28 février. Au programme ? Vingt-trois propositions parmi lesquelles la création d’un stage pour les harceleurs afin de prévenir la récidive, le développement d’une « appli » permettant de signaler et de géolocaliser les faits de harcèlement, une action de lutte contre la pornographie à l’école… Et, surtout, la création d’une infraction pour « outrage sexiste et sexuel » dans l’espace public, passible d’une amende allant de 90 à 750 euros. Cette proposition, qui pourrait être intégrée au futur projet de loi contre les violences sexuelles, doit être étudiée, fin mars, en conseil des ministres. D’ici là, qui dit mieux ?
U