Maison (close) de poupées
Coucher avec des meufs, c’est cool, mais, avouons-le, c’est quand même très contraignant : il faut leur demander leur avis, penser à leur plaisir, fermer les yeux sur leurs défauts… Non seulement elles ont de la cellulite, mais, en plus, elles parlent ! Pour que ces messieurs puissent prendre leur pied peinards, Joachim Lousquy a donc trouvé la solution : il a créé Xdolls, la première maison close française de poupées sexuelles.
Depuis le 1er février, dans un appartement de la capitale, on peut ainsi passer « un moment de tendresse » avec l’Asiatique Lily (1,45 m et une « poitrine généreuse » ), l’« Occidentale » [sic] Sofia (1,68 m et une « poitrine généreuse » ) ou la Latine Kim (1,53 m et des formes elles aussi « très... très... généreuses » ). L’avantage avec elles, c’est qu’elles ne disent jamais non. À partir de 89 euros la passe, ces demoiselles de silicone à l’aspect hyperréaliste – on peut même « réchauffer » leurs orifices – exécuteront « tous vos fantasmes » . Pour autant, Joachim Lousquy ne se voit pas comme un tenancier de bordel siliconé, mais plutôt comme un entrepreneur qui a mis sur le marché « un produit hyper cool » . « OK, ça ressemble à des femmes, mais c’est ni plus ni moins qu’un sextoy. Et, à ma connaissance, les femmes sont quand même utilisatrices de sextoys, bien plus que nous ! pointe-t-il. Et puis attendez, on vous a pas remplacées, loin de là ! On ne peut pas comparer le sexe avec une vraie femme et le sexe avec une “sexdoll”. D’un côté, c’est du caviar et de l’autre… des choses pas bonnes. » À l’entendre, cette junk food sexuelle rend même une fière chandelle aux femmes (celles de la vraie vie) : « Un homme qui s’épanouit sexuellement avec une “sexdoll” ne va plus emmerder les femmes dans la rue, leur toucher le cul… »
Joachim Lousquy se refuse à donner des chiffres de fréquentation, mais assure que les affaires sont plutôt bonnes. D’ailleurs, il s’apprête à ouvrir, cette année, une dizaine de franchises Xdolls à travers la France, dont la prochaine dans la banlieue nord de Paris. Et s’il y a une telle demande, estime-t-il, c’est tout simplement parce que ces poupées répondent à« une quête d’idéal » : « Elles ont des formes que toute femme rêverait d’avoir et que tout homme rêverait d’avoir dans son lit. Prenez Nabila : elle excite 90 % des hommes et pourtant elle est fausse. Les lèvres, les seins, le cul… il y a quoi de réel là-dedans ? » Un être humain, peut-être ?