Merci pour ce Môman
Sur le papier, ça aurait pu nous plaire. Un film intitulé Milf, réalisé et interprété par une humoriste chevronnée (Axelle Laffont), aux côtés de deux actrices qui n’ont plutôt pas froid aux yeux ( Virginie Ledoyen et Marie-Josée Croze). Mais en fait, non ! Milf, c’est l’acronyme anglais de « mother I’d like to fuck » , ou « la mère que j’aimerais niquer » en français. Issue du porno, cette charmante expression s’est popularisée et désigne désormais une femme mûre « sexuellement attirante ». À ne pas confondre avec la cougar, la version entreprenante de la Milf et qui, elle, n’a pas grâce aux yeux d’Axelle Laffont et se fait dézinguer dans le film.
Alors qu’on comptait sur l’ex-miss météo de Canal+ pour mettre un coup de talon aiguille dans la fourmilière misogyne, elle en valide tous les stéréotypes ! Sa Milf a un corps de déesse qu’elle entretient en faisant du jet ski ou en s’éclatant en boîte. Et c’est évidemment une bombe au lit, même si elle se fait rattraper par son coeur d’artichaut (les jeunes gens sont impitoyables). Manque de rythme, manque de vannes, manque de recul : ses quadras en goguette dans le Sud donnent l’impression, in fine, d’être effrayées par l’idée de vieillir. Cliché suprême. Comme, par ailleurs, la réalisation aléatoire de Milf rend davantage hommage aux glorieux nanars de Max Pécas (Les Branchés à Saint-Tropez) qu’aux comédies abrasives des frères Farrelly (Mary à tout prix), on peut gentiment sauter l’engin. Pardon, le zapper.
Milf, d’Axelle Laffont. En salles.