GRINDR, L’APPLI QUI BALANCE
« Chatter. Se faire des amis. Se rencontrer ? » Et découvrir que sa séropositivité a été révélée à des entreprises dont on n’avait jamais entendu parler… Surprise ! Le 2 avril, les 3,6 millions d’utilisateurs de Grindr, « le plus grand réseau mondial de rencontres entre gays » , ont appris dans la presse que l’application avait transmis leurs informations personnelles à d’autres sociétés. Autrement dit, des employés d’Apptimize et de Localytics – deux prestataires qui travaillent sur le développement de Grindr – ont eu accès à leur statut sérologique, mais aussi à leur localisation, à leur adresse mail ou à leur numéro de téléphone. Tranquille.
Oui, mais Grindr n’a « jamais vendu » ces données, s’est justifié Scott Chen, l’un des responsables de la société, dans un communiqué. Et puis, bon, « il appartient à chaque personne de déterminer si elle veut révéler publiquement son statut VIH [dans son profil Grindr, ndlr] », se défend-il. Traduction : c’est quand même un peu de la faute des utilisateurs, tout ça. Mouais.
« Allez savoir pourquoi, nous ne sommes même pas surpris », s’est indignée Aides, l’association française de lutte contre le sida, qui dit voir, depuis des années, ses « comptes consacrés à la prévention régulièrement supprimés par l’application » . Toute blanche qu’elle est, la « famille Grindr » a finalement annoncé qu’elle ne partagerait plus le statut sérologique de ses membres avec l’extérieur. Vraiment trop sympa !