LE RÈGLEMENT EUROPÉEN INSENSIBLE AUX DONNÉES SCOLAIRES
Quand on prend connaissance du Règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) concocté par l’Europe et qui entre en vigueur le 25 mai, on pousse un cri de soulagement. A priori, on n’a plus de souci à se faire pour les enfants qui seront particulièrement sécurisés. Fini le temps où les plateformes, les réseaux sociaux, les applications pouvaient se servir ni vu ni connu dans leurs infos et les stocker ad vitam æternam. À cette date, pour collecter des données personnelles (toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable), les sociétés devront recueillir le consentement de l’utilisateur. Pour les moins de 15 ans, il leur faudra celui d’un des parents*, pour les moins de 13 ans, toute collecte de données personnelles sera carrément interdite ! Que l’entreprise soit européenne ou non ne change rien. À partir du moment où ses services sont utilisés dans l’Union européenne, elle est passible de poursuites dès qu’elle franchit la ligne rouge. Et si des petits malins s’amusaient à ignorer ces règles, ils risqueraient une amende pouvant aller jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires mondial ! Soit entre 3 et 5 milliards d’euros pour des entreprises comme Google, Amazon… Le hic, et il y en a un, c’est que cette nouvelle réglementation ne s’est pas particulièrement penchée sur les données pédagogiques et scolaires. Elles ne sont donc pas considérées comme sensibles, au même titre que la santé, l’orientation sexuelle, l’opinion politique ou religieuse. Bilan, elles ne bénéficieront pas d’une sécurité ultra renforcée, ni ultra contrôlée.
* Ou du dépositaire de l’autorité parentale.