“À Nice, c’était vraiment un monde masculin”
Catherine Fabre, 70 ans, ancienne maîtresse de conférences, militante au Resome pour l’intégration universitaire des étudiants réfugiés.
« À la fac de lettres, à Nice [Alpes-Maritimes, ndlr], la situation était plus complexe qu’ailleurs du fait du poids de l’extrême droite. Des étudiants en droit ont tiré à balles réelles sur ceux de lettres. Quand je me rappelle cette époque, il n’y avait que des mecs qui étaient visibles, les femmes étaient là, mais jamais sur le devant de la scène, elles ne prenaient pas la parole. Elles n’étaient pas dans le service d’ordre. À Nice, par exemple, la CGT était omniprésente, avec ses malabars prêts à casser ceux qui n’étaient pas au Parti communiste. C’était vraiment un monde masculin. Nous, les filles, on était là à regarder, à écouter et à discuter entre nous. A posteriori, ça me navre, mais à l’époque je ne me posais pas la question. La remise en question politique ou sociétale n’allait pas jusqu’à renverser le rôle des hommes. »