MY PURE LAND SALE TEMPS AU PAKISTAN
Un western féministe pakistanais qui déboule sur nos écrans, est-ce raisonnable de s’en priver ? Non, bien sûr. D’autant qu’il est réussi, tendu comme un arc sioux, haletant comme un cow-boy en rogne. Le point de départ est un authentique fait divers. Dans une région pauvre du Pakistan, Nazo, une jeune femme de 18 ans, décide de résister les armes à la main lorsque son oncle et ses sbires tentent de s’approprier sa maison. Le père de Nazo a été injustement incarcéré, et son frère tué par le « shérif » local, totalement ripou. Assiégées par une bande de mercenaires, Nazo est isolée avec sa mère et sa petite soeur. Et avec son sens de la justice, qui prend toute la place. Les assaillants vont se multiplier, ils seront bientôt 200, et les trois femmes vont faire face.
Sarmad Masud, le réalisateur, est pakistanais. Il voulait faire un film sur la corruption quand il découvre l’histoire de Nazo Dharejo, qui rassemble les thématiques qui l’intéressent : corruption policière, multiplication des armes à feu en circulation et condition des femmes. « Je pense qu’il doit être difficile pour le public occidental de comprendre le contexte, explique-t-il. Il y a encore des régions du Pakistan où des filles sont tuées à la naissance, où elles n’ont pas le droit de sortir seules de la maison, d’aller à l’école ou de choisir qui elles épousent. » Un contexte, des moeurs et des luttes que nous découvrons par touches subtiles, au fil des rebondissements. Car, loin d’être un documentaire, My Pure Land tient son rang de film d’action, avec une héroïne portée par une volonté farouche et… aucun superpouvoir ! Ça fait du bien.
My Pure Land, de Sarmad Masud. Sortie le 30 mai.