LÉA SCHELDEMAN ET VICTOR RIOTTE
SAISON 0 SCHELDEMAN RIOTTE
Vêtements retravaillés.
Causette : En mai 2018, vous travaillez sur quoi ?
Léa Scheldeman et Victor Riotte : Sur notre série de vêtements, qui feront bientôt l’objet d’un défilé. L’idée nous est venue un jour en remarquant dans la rue une fille avec un imper translucide, très beau, mais avec un imprimé complètement nul. On a eu envie de fabriquer nous-mêmes des imprimés et de nous réapproprier ainsi les vêtements. On a testé plusieurs formes de graphismes, qui ont finalement abouti à une sorte de logo avec nos deux noms, qu’on détourne pour en faire des motifs. On le retravaille en fonction du vêtement, de sa coupe, de sa couleur et parfois de son histoire. On l’intègre avec une vision de plasticiens, pas de stylistes.
Y a-t-il une trace de Mai 68 dans votre travail ?
L. S. et V. R. : Oui, forcément. On a de la chance de travailler dans ce lieu, on y pense souvent, il y a quelque chose qui flotte entre ces murs. Pour notre démarche artistique, on peut trouver un écho de 68 dans la réappropriation du vêtement, au détriment des marques commerciales. Quelque chose de l’ordre du vandalisme, comme les affiches sauvages qui recouvraient les murs, les pubs. C’est aussi un peu de l’esprit de la propagande.