Causette

Le questionna­ire de Woolf : Camille Chamoux

On ne se lasse pas de donner la parole à la comédienne Camille Chamoux dans nos pages, tant elle nous fait marrer. Dans Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête (en salles le 23 mai), elle joue la psy de Bruno, auteur qui n’a plus écrit depuis vingt ans après

- PROPOS RECUEILLIS PAR SARAH GANDILLOT

CAUSETTE : Les livres marquants de la « bibliothèq­ue » de vos parents ?

CAMILLE CHAMOUX :

SAS, San-Antonio :)

Les lieux de votre enfance ?

C. C. :

L'île de Porqueroll­es, le parc Monceau, la HLM en briques rouges de mon grandpère, porte d’Orléans, Thomery, dans le 77.

Avec qui aimeriez-vous entretenir une longue correspond­ance et pourquoi ?

C. C. :

Tout le monde est à portée de Facebook et d’Instagram... sauf les morts. Donc, j’aurais bien entretenu un rapport épistolair­e avec Virginia Woolf, justement.

Une grande histoire d’amour avec une personne du même sexe. Ce serait qui et pourquoi ?

C. C. :

J’ai déjà eu une grande histoire d’amour avec quelqu’un du même sexe. Et c’est parce que c’était cette personnelà, précisémen­t.

Que faites-vous dans vos périodes de dépression ?

C. C. :

Je nie mes périodes de dépression. Je parle juste encore un peu plus vite en buvant un peu plus de verres et je ne me nourris que de fromage et de charcuteri­e.

Que faites-vous dans vos périodes d’excitation ?

C. C. :

Je parle juste encore un peu plus vite et je ne me nourris que de fromage et de charcuteri­e.

Votre remède contre la folie ?

C. C. :

Appeler ma mère. Se souvenir qu’il y a toujours pire que soi.

Vous créez votre maison d’édition. Qui publiez-vous ?

C. C. :

Les Jumelles, de Samantha Markowic. C’est l’auteure de Justice, la pièce que je jouais récemment au Théâtre de l’OEuvre, à Paris, et elle a écrit un roman incroyable.

Vous tenez salon. Qui invitez-vous ?

C. C. :

Une dizaine de filles géniales, bavardes et ultra créatives (genre Éloïse Lang, Camille Cottin, Olivia Côte...) et Alain Finkielkra­ut. Pour une fois, il ne pourra pas en placer une et sera tenu d’écouter.

Le secret d’un couple qui fonctionne ?

C. C. :

Un bon vidéoproj.

Si vous aviez une seule question à poser à Freud ?

C. C. :

C’était fantastiqu­e tout ça, bravo et merci, mais pourquoi tant de misogynie ? En vrai, tu sais bien que l’hystérie n’a rien de spécifique­ment féminin ? (Oui, ça fait deux questions, mais si j’ai Freud en face de moi, je me prends deux minutes.)

LA chose indispensa­ble à votre liberté ?

C. C. :

Mon téléphone en mode avion.

Le deuil dont vous ne vous remettrez jamais ?

C. C. :

On se remet de tout. Personne n’est irremplaça­ble. Oui, je suis nihiliste, donnez- moi de la charcuteri­e.

Votre phare dans la nuit ?

C. C. :

Ma psy. (Elle est vraiment géniale, je l’appelle « ma dermato », j’ai plus du tout d’eczéma depuis que j’y vais !).

Que trouve-t-on de particulie­r dans votre « chambre à vous » ?

C. C. :

Une toile : Be Calm, de Louise Bourgeois, juste en face du lit. Mes potes se foutent de moi, genre c’est hyper ringard un tableau à message, mais moi, j’aime bien ce petit mantra avant de dormir.

À quoi reconnaît-on un ami ?

C. C. :

Il ne vous fout pas la pression (la vie est suffisamme­nt chiante). Et il a connu au moins deux de vos coupes de cheveux.

Qu’est-ce pour vous que le féminisme ?

C. C. :

Un mouvement qui pourra tomber en désuétude quand l’égalité salariale et le congé paternité seront effectifs.

La plus belle façon de se donner la mort ?

C. C. :

L’attendre tranquille­ment.

Vous démarrez un journal intime. Quelle en est la première phrase ?

C. C. :

« Salut toi, la dernière fois que je t’ai écrit, j’avais 15 ans, et crois-moi que ça va BEAUCOUP MIEUX. Si j’avais su, j’aurais moins paniqué. »

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