Causette

Et un et deux et trois clichés

- A. B.

Que de dilemmes lors de cette Coupe du monde ! Tiens, les jours de matchs, par exemple, qu’est-ce qu’on choisit : le ballon rond ou les parties de jambes en l’air ? Soft Paris, une entreprise de vente à domicile de lingerie et de sextoys, a décidé de percer le mystère. « Le soir de la finale, les hommes seront 23 % à privilégie­r le foot et 20 % prévoient de faire les deux [reste à savoir si cela se fera en même temps ou en alterné] », nous révèle-t-elle, sondage (et fibre humoristiq­ue) à l’appui. Inutile de préciser que, chez Soft Paris, le foot, c’est une affaire de bonshommes (comment ça, tous les mecs n’aiment pas ça ?!) Et quand les femmes s’y intéressen­t, c’est juste pour fantasmer sur « les fesses d’acier » des joueurs ou, mieux encore, pour faire plaisir à l’homme. « 35 % regardent le match en espérant que l’équipe de leur chéri gagne pour avoir un câlin ! » appuie Soft Paris. Hihihihi !

Bizarremen­t, ça ne fait pas rire Julie Déléant, elle-même férue de ballon rond et membre de Tatane, un collectif qui promeut un foot « durable et joyeux ». « L’image de la supportric­e, c’est encore celle de la fille qui suit son copain, qui va supporter l’équipe de son copain, qui est mignonne avec son maquillage bleu-blanc-rouge sur les joues et qui est nécessaire­ment novice », s’agacet-elle. Pour un peu, on en oublierait presque qu’il y a des femmes chez les « ultras », quand d’autres « tiennent des places prépondéra­ntes dans les clubs de supporters, comme à Marseille ou à Lens », reprend Julie Déléant. Mais ça, peu de chance d’en entendre parler : « Le traitement médiatique de la supportric­e, c’est le corollaire de celui du foot féminin et, plus largement, de la place des femmes dans la société : il y a toujours quelque chose en deçà de l’homme. » De quelle couleur, le carton, déjà ?

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