Sans viol, la fête est plus folle
Chaque année, la dernière semaine de juillet, plus d’un million de personnes répondent à l’appel des fêtes de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Au programme : corridas, chants, danses, alcool coulant à flots et… agressions sexuelles. Une constante désastreuse, malgré dix ans de campagne d’affichage contre le viol. Mais depuis l’édition 2017, la Ville semble vouloir mettre les bouchées doubles. « Beaucoup de femmes se plaignent de comportements machistes, de mains aux fesses, de remarques désagréables », concède l’adjoint au maire Jérôme Aguerre, qui pilote le groupe Prévention des ferias.
Désormais, les autorités communiquent sur l’ensemble des violences sexistes, à travers des affiches sur le consentement et, pour la première fois cette année, une brochure pratique « Agressions sexistes – Non, c’est non ! ». Surtout, un stand de prévention, installé au coeur des festivités, sera tenu par des bénévoles de 16 heures à 22 heures et pourra accueillir les victimes.
« C’est pour nous largement insuffisant, dénonce Nathalie Riobé, la présidente-fondatrice du PAF (Pour une alternative féministe) de Bayonne. Les horaires d’ouverture ne sont pas assez étendus. » L’association va donc organiser sa propre prévention, en s’alliant à des bars « amis », reconnaissables par un autocollant violet, dans lesquels les serveur·euses seront formé·es à réagir aux violences sexistes.
Ce fléau est inhérent à toutes les ferias : en Espagne, la ville de Pampelune va plus loin et forme ses policiers sur le sujet. Il faut dire que le viol collectif commis en 2016 par « la Meute » est encore dans toutes les têtes. Ce qui n’a pas empêché les juges de libérer sous caution, fin juin, les cinq hommes condamnés dans cette affaire en première instance en attendant le procès en appel.