IL M’A GRAVE CHAUFFE, ’ CE SLIP !
Depuis que j’ai lu Despentes, j’aime me la péter « féministe ». Je me gaussais d’être un allié, jusqu’au jour où, après un débat sur la contraception partagée, ma compagne m’a invité à me faire vasectomiser. Devant les potes médusés m’imaginant en rossignol d’opéra, j’ai fanfaronné avant d’être castré : « Je préfère me payer un slip chauffant ! Poser mes boules sur le billard, ça me fait flipper ! » « Chiche ! » a répondu l’assemblée.
Le soir même, je suis allé mater le moule-burnes thermique sur Internet. J’y ai lu qu’ « en pratique, le slip chauffant est créé sur la base d’un slip classique, sur lequel on a créé une ouverture pour le passage du pénis ». Ouf ! la teub pouvait respirer, donc pleinement s’exprimer. « L’utilisateur doit ensuite tirer doucement sur la peau du scrotum pour la faire passer à travers l’ouverture. » Le slip chauffant cible clairement les mecs mûrs, ceux qui peuvent tirer sur la peau fripée de leurs bourses, quand le jeune, lui, a le paquet bien lisse et remonté. « L’orifice va être resserré autour de la verge afin que les testicules ne puissent pas reprendre leur place. Ceux-ci vont alors remonter dans la poche inguinale où ils entreront en phase de réchauffement. » J’ai eu immédiatement la vision de deux gésiers en train de cramer dans un micro-ondes. Aucun climato-sceptique ne résiste à l’évocation d’un possible réchauffement de ses valseuses. Et puis, si les testicules remontaient encore plus haut dans mon anatomie, me laissant avec les glandes à vie ? « Male tears ! » vous entends-je déjà dire, vous qui vivez la contraception depuis trois générations. Sachez que c’est compliqué de brûler ce qu’on a tant aimé !
« Porté quotidiennement, à raison de quinze heures par jour environ, le slip chauffant permet de freiner la production de spermatozoïdes. » Donc, si tu enfiles ton slip chauffant à 8 heures du mat, tu dois attendre 23 heures pour te pieuter. Au bout de quelques mois, tu n’as pas que la poche inguinale bien remplie, celles sous les yeux, aussi. Tirer sur mon scrotum pour finir avec la gueule de Fillon, non merci !
Réversible
Pourtant, sur la page d’accueil, une caractéristique était plutôt séduisante : le slip serait réversible. Enfin un sousvêtement que tu peux porter longtemps sans que ton gland sente le maroilles abandonné, c’était la bonne nouvelle de la soirée ! Mais les désirs font désordre, surtout oculaire, car, après vérification, c’est le processus de contraception qui est réversible, non le slip…
Pour l’heure, seul le Dr Roger Mieusset, du CHU de Toulouse, propose ce mode de contraception et il « ne suit que les hommes en couple stable ». Un moyen de contraception révolutionnaire ? Tu parles ! Au final, on prône un conservatisme daté, refusant ce polyamour nomade qui peut nous sauver. Eh oui, si les abeilles crèvent, qui va les remplacer pour butiner et pistiller à tout vent ? En plus, comme je n’habite pas Toulouse et que je ne compte pas déménager pour ne plus procréer, on me signale ceci dans les FAQ : « Dans l’hypothèse où vous seriez tenté d’essayer de fabriquer votre prototype, il reste indispensable de bénéficier d’un suivi médical sérieux. » Puisque le type refuse d’exporter ses slips génocidaires de spermatozoïdes, je me suis demandé comment en fabriquer un. En tunant un de mes vieux slips kangourous avec une résistance ?
Puisqu’il faut faire Polytechnique pour ne plus avoir de gosses, j’ai éteint l’ordi et je suis allé me coucher. Je me suis endormi en me caressant les testicules, rassuré par leur chaude présence. Demain, je commande des capotes.