BURNING BRÛLE !
Injustement oublié au palmarès du dernier Festival de Cannes, Burning est un très beau film à combustion lente, qui s’achève sur un incendie rageur pour mieux embraser nos rétines. En clair, il est de ceux, déroutants, qui crépitent de l’intérieur, flirtant aussi bien avec le thriller qu’avec la fable poétique. Explications brûlantes, forcément…
Coup de foudre
Première bonne nouvelle, Burning est l’adaptation d’une nouvelle du grand écrivain japonais Haruki Murakami. Soit l’histoire d’un jeune coursier qui retrouve par hasard une fille qui habitait son quartier. Il tombe immédiatement amoureux d’elle, mais celle-ci part en Afrique et lui demande de s’occuper de son chat. À son retour, nouvelle déception : elle lui présente l’un de ses amis, un dandy bellâtre et potentiel rival qui se livre à un bien étrange passe-temps…
Scénario chaud bouillant
Deuxième bonne nouvelle : ce scénario cosigné par Lee Chang-dong, cinéaste prestigieux et écrivain renommé, a su rester fidèle à l’univers magique, si singulier, de Murakami. Entrelaçant romantisme et surréalisme, Burning prend lui aussi son temps pour dérouler son récit (ne vous laissez pas décourager !), agitant nombre de thèmes existentiels post-modernes, telles la solitude, la frustration (sociale), l’impuissance (sexuelle), mais aussi la colère. C’est elle, justement, qui finit par mettre le feu… à nos rétines.
Mise en scène flamboyante
Au départ, c’est surtout l’atmosphère étrange du film, comme dilatée, qui retient l’attention. Puis la beauté lyrique de ses images. Bientôt, pourtant, un malaise bizarre, teinté de perversité, s’installe entre les trois héros. Burning bascule alors dans un thriller tendu, mental, oppressant. Jusqu’au final, sous forme d’exutoire. C’est dire si la mise en scène de Lee Chang-dong est flamboyante. Donc combien Burning brûle, in fine.