Causette

Boire pour oublier

- U M. P.

Pour se faire pardonner de siècles d’esclavage, de discrimina­tion et de domination raciale, des personnes blanches se sont cotisées pour offrir une soirée de trêve bien méritée, le 21 mai, à des habitant·es racisé·es de Portland (Oregon), aux États-Unis. Un bar local a hébergé un « happy hourde réparation» réservé aux non-Blancs et aux non-Blanches, avec des cocktails aux frais du ou de la white savior (sauveur et sauveuse blanc et blanche). Les oppressé·es supposé·es étaient rabattu·es depuis la rue à coups de billets de 10 dollars. L’auteur du concept est un jeune militant noir, Cameron Whitten, qui avait brigué le mandat de maire de la ville en 2012. Lui voit dans ces rendez-vous « conviviaux et sécurisés » une façon de montrer que la souffrance des racisé·es est comprise par les bon·nes samaritain·es blancs et blanches qui financent la soirée dont ils·elles sont exclu·es. Sur le site de l’événement, appelé à être réitéré, l’organisati­on assure aussi que cette « aide financière soutient la guérison de la communauté noire, de couleur et amérindien­ne ». Évidemment, les défenseurs et défenseuse­s du principe de réparation­s financière­s aux Afro-Américain·es, qui revient régulièrem­ent sur le tapis depuis des décennies, seront ravis de boire un mojito à l’oeil. Pas sûr, cependant, qu’un verre d’alcool répare tous les maux dus aux inégalités systémique­s américaine­s.

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