Dix-sept ans… EN LIBRAIRIE
C’est le récit d’un repas de famille. La mère, Lina, réunit ses enfants autour d’une paella, un dimanche de décembre, pour leur confier un secret qu’elle a porté toute sa vie. Elle avait 17 ans, un coeur d’artichaut et une envie de légèreté. Elle s’est donnée une première fois à un homme, le père d’Éric, dont sa famille à elle ne voulait pas. Puis à un autre qui l’a abandonnée avec une fille sur les bras. Cette petite fille, elle a dû l’abandonner à son tour avant même de lui donner un prénom. Lina raconte, dévide sa douleur et demande à ses trois fils de lui pardonner. Il n’y a rien à pardonner, répondent les fils. Cette confession dominicale donne lieu à une déambulation dans Nice, où Éric a vu le jour. Il imagine sa mère ici, infirmière de nuit de 17 ans au ventre rond. Il évoque le sentiment de culpabilité qu’il traîne – « Je ne suis pas ton fils, je suis ton fardeau » –, la mélancolie qu’elle lui a communiquée, l’amour qui lui a manqué, cette petite fille invisible dont même l’acte de naissance a disparu. Roman ? Oui, sans doute puisque le mot figure sous le titre du livre. Mais roman à coup sûr personnel dans lequel Éric Fottorino poursuit une quête identitaire amorcée depuis quelques années. Un hommage poétique, vibrant, par moments bouleversant, à une mère souffrante et belle, enfin retrouvée et enfin aimée. U LAUREN MALKA
Dix-sept ans, d’Éric Fottorino. Éd. Gallimard, 272 pages, 20,50 euros. Sortie le 16 août.