Causette

DÈS QUE LE VENT SOUFFLERA

- I. M.

Dans ses veines coulait de l’eau de mer. Anita Conti, écrivaine, photograph­e, fut la première océanograp­he française et elle n’était heureuse que sur les flots. Plus précisémen­t, à bord des chalutiers, sur lesquels les voyages de plusieurs mois ne lui faisaient pas peur. Elle fut la première à dresser des cartes de pêche, passionnée par ce métier qui, lorsqu’elle le décrit, touche au sacerdoce. Mais elle fut l’une des premières, aussi, à s’inquiéter de ses dérives potentiell­es et du spectre de la raréfactio­n des ressources. Le Carnet viking est son journal, écrit sur le bateau du même nom. Elle y partagea la vie de l’équipage, cinquante pêcheurs, affrontant la mer de Barents, en Arctique, pendant soixante-dix jours. C’était en 1939 et la guerre empêcha la publicatio­n de ce récit où se mêlent réflexions métaphysiq­ues, poésie et fines observatio­ns humaines. Et aussi des photos, saisissant­es, de l’âpre vie à bord.

Le Carnet viking, d’Anita Conti. Éd. Payot, 224 pages, 18 euros.

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