AUGUSTE CHIANTEUSE
Elle est en colère, Leïla Huissoud. Elle voit rouge. Rouge sang, celui qui lui monte aux joues, qui bout dans ses veines quand elle pète les plombs (c’est souvent). Celui dont elle a couvert son buste pour la photo de son nouvel album, Auguste. Auguste, le nom du clown au nez… rouge. On va lui épargner les comparaisons habituelles de la presse : sa voix faite pour chanter la goualante façon Piaf, avec des reflets de Lynda Lemay, d’Olivia Ruiz ou d’Anne Sylvestre. N’empêche que ça met la barre très haut et qu’elle la franchit sans broncher. Dès le premier titre, elle attaque fort avec La Farce, une chanson rageuse qui nous plonge tout cru dans l’ambiance : « Ça parle de la place de l’artiste, souligne Leïla Huissoud. Et moi, justement, je suis une chanteuse… chianteuse ! » Pas pour elle, les textes mièvres ou les mélodies sucrées. Dans Un enfant communiste, elle raconte comment l’amour se fout des règles… dans tous les sens du terme. Un duo drôle et sensuel avec Mathias Malzieu (Dionysos), qui confie avoir eu pour Leïla Huissoud « un coup de coeur artistique et humain » . L’humanité, c’est le fil rouge (encore !) de l’album, qui passe d’un clin d’oeil rigolard à Brassens (Le Vendeur de paratonnerres) à la mélancolie d’une ballade sur des frangines que la vie éloigne doucement. Cette diversité se retrouve aussi dans la musique : fanfare éclatante, rythmes manouches ou valse lente font chacune leur tour de piste. Un album « comme un tour de cirque », précise l’artiste, « un peu en colère, un peu révolté, avec des paillettes rouges… Et sans filet ! »
Auguste, de Leïla Huissoud. Label440/Pias. Sortie le 9 novembre.