AMOUR ET TRADITION
Ça se passe dans la communauté gitane de Madrid, en Espagne, souvent habituée au rejet et au racisme. Chez ces Gitans-là, observés par la réalisatrice Arantxa Echevarria, l’organisation sociale n’est pas des plus progressistes. Les femmes sont là pour tenir le foyer, faire des enfants et… ben en fait, c’est tout. C’est là que vit Lola, à la fois douce et déterminée, qui compte bien faire des études et qui aime les filles. Donc, pas gagné. Elle est amoureuse de la solaire Carmen, farouchement hétéro et classiquement résolue à reproduire le schéma ancestral. Sauf que son futur mari… comment dire… est très loin du prince charmant. Arantxa Echevarria signe ici son premier long-métrage. Audacieuse, inspirée, elle a casté des actrices et des acteurs gitans. Une réussite. Les deux figures principales, Carmen et Lola, sont époustouflantes. C’est l’un des grands charmes de ce film parfois presque documentaire qui scrute les rituels d’une société habituellement peu encline à se laisser approcher. Ces séquences éclatantes (des fiançailles, une messe chantée, des danses qui vous collent des fourmis dans les jambes) compensent le déroulement parfois prévisible de cette histoire qui oppose frontalement liberté, amour et tradition.
Carmen et Lola, d’Arantxa Echevarria. Sortie le 14 novembre.