UNE VIE À TRANSCENDER
Femme prenant plaisir à ses fureurs, aujourd’hui, Prends garde à la douceur des choses, en 1976 (prix Interallié), Mes nuits sont plus belles que vos jours, en 1985 (prix Renaudot) : elle a le génie du titre, cette Raphaëlle Billetdoux qui publiait son premier roman en 1971, à 19 ans. En 2006, elle a pris son deuxième prénom comme prénom de plume : Marie. Après Marguerite Duras, elle est la seule auteure française dont la vie se retrouve dans l’oeuvre et qui transcende à ce point la littérature autobiographique. Après sept ans d’absence, c’est son quinzième livre. Le prétexte ? Parler de sa mère et dépeindre les formes de folies dans une famille surpeuplée d’artistes depuis quatre générations. Une structure qui défie la chronologie, une prose entêtante, une façon de passer du coq à l’âne (et de revenir au coq par les ailes), une grâce qui se permet parfois un ton « alaindelonesque » et, enfin, une alliance de douceur, de fureur, de désirs, d’obsessions.
Femme prenant plaisir à ses fureurs, de Marie Billetdoux. Éd. JC Lattès, 400 pages, 22 euros. ©