DU NOIR ET DU NERF
L’une s’appelle Baby Girl, l’autre Perry. Deux lycéennes qui ont la même envie d’en finir avec l’adolescence et la même fureur dès qu’il s’agit de voler des bagnoles pour des virées nocturnes. L’une a décidé de se raser le crâne à moitié depuis que son frère a des lésions cérébrales irréversibles, l’autre a encore un compte à régler avec sa mère alcoolo. Quand elles ne roulent pas, elles traînent sur les réseaux sociaux. Où elles « matchent » avec Jamey, qui les convainc vite de les rencontrer. Un sacré plan, Jamey. Mais il n’est pas là par hasard : il en veut à l’une des deux familles. Construit sur des chapitres courts, au style visuel et factuel, le récit gagne en suspense et raconte alors les dérives des quelques protagonistes, à commencer par les deux jeunes héroïnes. La liberté s’oppose au déterminisme, pour un roman aussi libre que fataliste. Et grâce auquel on découvre, en France, l’Américaine Lindsay Hunter.
Mauvaises graines, de Lindsay Hunter, traduit de l’américain par Samuel Todd. Éd. Gallimard/coll. Série noire, 286 pages, 21 euros.