AUGUSTIN À UN QUART D’HEURE DE L’ARMISTICE
C’est le dernier, et du coup le plus désolant. Dernier mort de la Première Guerre mondiale, Augustin Trébuchon, berger de Lozère, a traversé quatre ans d’horreur et d’effroi pour échouer dans la boue des Ardennes, à quelques minutes de la fin de l’enfer. Alexandre Duyck, journaliste, collaborateur de Causette et auteur de plusieurs essais, a « rencontré » Augustin en 2008 et écrit un article pour les 90 ans de sa mort. Ému par ce destin, il y découvre la figure universelle de tous ces pauvres gars, ouvriers, paysans, artisans, hachés tout vif dans un conflit qu’ils ne comprenaient pas. Écrit à la première personne, romancé au plus juste pour rétablir les sensations de cette vie modeste, Augustin est bouleversant. Et dans ce livre, récit intérieur de sa dernière journée, nous retrouvons tous un aïeul dont le regard nous cherche, au-delà des tranchées.
Augustin, d’Alexandre Duyck. Éd. JC Lattès, 250 pages, 16 euros.