Brexit Romance… EN LIBRAIRIE
L’amour est-il soluble dans un vaste débat économico-politique agitant l’Union européenne ? Vous avez quatre heures. Ou plutôt 456 pages, celles qui composent Brexit Romance, le dernier livre de Clémentine Beauvais. Dans le Londres post-référendum sur le Brexit, l’écrivaine suit la folle cavalcade de personnages terriblement attachants : Justine, l’étudiante francophile qui monte une étrange start-up pour faciliter les mariages blancs entre Français et Britanniques ; Marguerite, jeune soprano candide bien résolue à venir à bout d’une aria de Gounod récalcitrante ; Pierre, son professeur, plus adepte de la lecture du Capital que des Fragments d’un discours amoureux ; Cosmo, lord moins paisiblement cynique qu’il n’y paraît. Comme dans une comédie de Jean-Paul Rappeneau, de Putney aux landes de la côte en passant par la City, tout ce petit monde se court après, bute sur ses sentiments comme sur les mots de la langue « adverse ». Le roman de Clémentine Beauvais ne pourrait être qu’un habile marivaudage. Mais, en creux, il aborde une question fondamentale : sur quoi repose une identité européenne commune ?
Brexit Romance, de Clémentine Beauvais. Éd. Sarbacane, 456 pages, 17 euros.