MARCHE OU CRÈVE PETITE SOEUR
Comme beaucoup de premiers longs-métrages, Marche ou crève raconte une expérience personnelle, celle de sa réalisatrice, qui a grandi au côté d’une soeur handicapée. Vous voilà prévenu·es : ce film très réaliste raconte l’âpre quotidien d’Élisa, tiraillée entre son désir de vivre pleinement sa vie de jeune fille, et Manon, sa soeur polyhandicapée dont elle est coresponsable avec son père. Lourdes tensions, bien qu’allégées par quelques instants de grâce. Précisément : le talent de Margaux Bonhomme réside dans sa façon de montrer, sans pathos, les sentiments contradictoires d’Élisa. Même si les séquences dans le chalet familial s’avèrent plus fortes (quoique plus périlleuses) que celles consacrées à ses atermoiements adolescents (plus convenus), on est saisi. Notamment par l’intensité de Cédric Kahn (dans le rôle du père) et de Diane Rouxel (Élisa). Quant à Jeanne Cohendy (Manon), elle est juste… bluffante d’authenticité.
Marche ou crève, de Margaux Bonhomme. En salles.